La retransmission sportive en France a connu plusieurs ratés notables au cours des dernières années, que ce soit avec les problèmes de MédiaPro ou plus récemment avec DAZN. Ces échecs soulèvent des questions importantes sur la viabilité du modèle actuel de diffusion des événements sportifs. On peut d’ores et déjà dresser un aperçu des principaux problèmes et des raisons pour lesquelles le modèle pourrait être tout simplement usé.
L’échec de Mediapro : une fragilité financière insurmontable
MédiaPro, groupe espagnol qui avait obtenu les droits de la Ligue 1 pour une somme record, a rapidement fait face à des difficultés financières d’importance. Incapable de payer les montants promis, cela a conduit à une rupture de contrat avec la Ligue de Football Professionnel (LFP) et un retour précipité des droits à Canal+ et beIN Sports. Cet échec a mis en exergue plusieurs failles :
- Tout d’abord, le prix exorbitant des droits télévisés par rapport à la capacité de rentabilité du marché français a créé une situation où MédiaPro ne pouvait pas rentabiliser son investissement via les abonnements.
- Enfin, MédiaPro a mal évalué la résistance des consommateurs français à payer un abonnement supplémentaire pour le football, dans un contexte déjà saturé d’offres payantes.
DAZN : une arrivée sur le marché français perturbée par les droits de diffusion
DAZN, une plateforme de streaming sportif, a tenté de s’imposer en France, notamment en acquérant les droits de la Ligue des Champions féminine. Cependant, DAZN a rencontré des problèmes similaires :
- De nombreux utilisateurs ont signalé des difficultés pour accéder aux retransmissions, des coupures et des retards.
- L’expérience utilisateur n’est pas toujours optimale, ce qui frustre les abonnés.
- DAZN n’a pas encore réussi à se différencier suffisamment des autres acteurs comme Amazon Prime Video ou Canal+, déjà bien implantés sur le marché.
- Mais surtout, le coût de la plateforme a créé un tollé général menant au boycott, tel que c’est le cas actuellement sur X.
Un modèle basé sur les droits exclusifs : l’impasse ?
Le modèle actuel repose sur l’acquisition de droits exclusifs par des diffuseurs qui cherchent ensuite à rentabiliser leur investissement via les abonnements. Ce modèle montre des signes d’essoufflement notamment parce que les consommateurs doivent multiplier les abonnements pour suivre leurs sports préférés, ce qui crée une saturation du marché et une frustration croissante.
Les droits sportifs sont également dispersés entre plusieurs acteurs, ce qui rend l’accès à une offre complète complexe et coûteux.
Enfin, les plateformes traditionnelles doivent désormais faire face à la concurrence des géants du streaming comme Amazon, qui disposent de moyens financiers bien plus importants. Et force est de constater que le business model de l’application Prime dédiée était efficace.
La nécessaire adaptation pour l’avenir !
Face à ces défis, le modèle de retransmission sportive en France doit évoluer. Quelques pistes sont envisagées est notamment, une centralisation des droits autour de quelques acteurs solides pour éviter la dispersion actuelle et offrir une expérience utilisateur plus cohérente.
Cette solution paraît la plus simple à mettre en place.
Mais des abonnements plus flexibles, permettant aux consommateurs de ne payer que pour les compétitions ou les matchs qu’ils souhaitent réellement regarder serait également une piste à explorer de manière sérieuse, tout comme investir dans les technologies pour offrir une retransmission sans faille, avec une interface intuitive et des options innovantes (multicam, réalité augmentée, etc.).
Le modèle actuel de retransmission sportive en France montre des signes d’usure et il est clairement sous pression. Les échecs récents de MédiaPro et DAZN illustrent la fragilité d’un système basé sur des droits coûteux et une concurrence féroce. L’avenir devra impérativement passer par une réinvention de l’offre, plus adaptée aux attentes des consommateurs et aux réalités économiques du marché.