Jeudi demier, la plateforme de médias sociaux X a accepté de suspendre temporairement l’utilisation des données personnelles des utilisateurs de l’Union européenne pour former ses systèmes d’intelligence artificielle. Cette décision intervient avant que les utilisateurs de l’UE n’aient eu la possibilité de retirer leur consentement, suite à une audience qui s’est tenue devant un tribunal irlandais.
La Commission irlandaise de protection des données (DPC), principal régulateur de l’UE pour les grandes entreprises Internet américaines opérant en Europe, a récemment demandé le prononcé d’une ordonnance pour suspendre ou limiter le traitement des données des utilisateurs à des fins de développement et d’amélioration des systèmes d’IA de X.
La plateforme X a déclaré de son côté, qu’elle permettait aux utilisateurs de décider si leurs publications publiques pouvaient être utilisées par son chatbot d’IA, Grok. Pour cela, les utilisateurs doivent décocher une case dans leurs paramètres de confidentialité pour refuser cette utilisation. Cependant, la juge Leonie Reynolds à qui le. dossier a été confiée, a souligné que X avait commencé à traiter les données des utilisateurs de l’UE dès le 7 mai, tout en n’offrant la possibilité de se désinscrire qu’à partir du 16 juillet. De plus, cette option n’était pas initialement disponible pour tous les utilisateurs.
X n’est pas uniquement concerné
Lors de l’audience, un avocat de X a précisé que les données collectées entre le 7 mai et le 1er août ne seraient pas utilisées tant que la procédure intéressant l’ordonnance de suspension demandée par la DPC n’aurait pas été tranchée par le tribunal. X doit désormais soumettre ses arguments contre cette ordonnance d’ici le 4 septembre.
Dans un message publié sur X mercredi dernier, le compte X Global Government Affairs a qualifié la demande du régulateur d’injustifiée, disproportionnée, et a accusé la DPC de cibler X sans raison valable. Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus vaste de surveillance accrue des pratiques des entreprises technologiques en Europe.
Les préoccupations de la DPC concernant X font écho à des situations similaires rencontrées par d’autres géants de la tech.
En juin, Meta Platforms a été contraint de retarder le lancement de ses modèles Meta AI en Europe après une intervention de la DPC. De même, Google a accepté plus tôt cette année d’apporter des modifications à son chatbot Gemini AI à la suite de consultations avec le régulateur irlandais.