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TikTok face à l’interdiction aux États-Unis : une semaine d’incertitudes

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Le week-end dernier, le réseau social chinois TikTok s’est retrouvé au centre d’une attente anxieuse à travers les États-Unis, alors qu’une interdiction fédérale menaçait de couper l’accès à l’application chinoise, utilisée par près de la moitié des Américains. En effet, vendredi soir, la filiale de ByteDance a averti qu’elle pourrait cesser ses activités sur le territoire américain à partir de dimanche, sauf si l’administration Biden intervenait pour fournir des garanties aux entreprises partenaires comme Apple et Google afin d’éviter des poursuites juridiques.

Une décision historique imminente

Cette interdiction, résultant d’une loi signée par le président Joe Biden en avril, marquait une première tentative des États-Unis de bloquer une application considérée comme majeure de réseaux sociaux, avec ses 170 millions d’utilisateurs locaux et un chiffre d’affaires projeté à 20 milliards de dollars en 2025. TikTok devait couper les liens avec sa maison mère, ByteDance, basée en Chine, ou cesser ses activités aux États-Unis pour répondre aux préoccupations de sécurité nationale.

Vendredi, la Cour suprême purement et simplement confirmé l’interdiction dans une décision unanime. La Maison Blanche, de son côté, avait indiqué qu’aucune mesure ne serait prise pour retarder cette application.

Une incertitude paralysante pour les partenaires

Dans ce climat tendu, les entreprises partenaires de TikTok, notamment Apple, Google et Oracle, faisaient face à une pression grandissante. En l’absence d’une décision présidentielle pour prolonger les délais, ces entreprises risquaient des poursuites judiciaires en cas de maintien de leurs services pour TikTok.

L’incertitude quant à l’avenir de l’application avait provoqué un exode d’utilisateurs vers des alternatives comme RedNote, une application chinoise émergente. Parallèlement, les actions de Meta et Snap connaissaient une hausse, les investisseurs anticipant un afflux d’utilisateurs et de revenus publicitaires.

Des plans d’urgence en place

Pour les entreprises dépendant de TikTok, la semaine a été marquée par des préparatifs frénétiques à cette situation. Les sociétés de marketing, conscientes de l’impact potentiel de l’interdiction, mettaient en place des stratégies de secours. « C’était une semaine sous tension, avec l’impression que tout pouvait s’effondrer du jour au lendemain », déclarait même un cadre du secteur dans des propos repris par Reuters.

TikTok et l’avenir politique américain

Des signes d’un possible retour de TikTok apparaissaient sous la nouvelle administration américaine. Donald Trump, sur le point de prendre ses fonctions, s’était exprimé en faveur d’une « résolution politique » de la situation. Vendredi, il a laissé entendre qu’il pourrait suspendre l’application de la loi pour une durée de 60 à 90 jours, bien que les détails de ses intentions restent flous.

Le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, prévoyait d’assister à l’investiture présidentielle le 20 janvier. Cette présence symbolique pourrait refléter une tentative de TikTok de maintenir des relations diplomatiques avec les nouvelles autorités.

Intérêts financiers mais aussi géopolitiques

Les enjeux financiers autour de TikTok continuaient d’attirer les convoitises. Des investisseurs influents, comme Frank McCourt, ancien propriétaire des Dodgers de Los Angeles, manifestaient leur intérêt. Les médias rapportaient que des discussions avaient eu lieu sur une vente éventuelle des opérations américaines de TikTok à Elon Musk, bien que ByteDance ait nié ces allégations.

Avec plus de 7 000 employés aux États-Unis, TikTok représente un enjeu majeur, à la fois technologique et géopolitique. Cette semaine a souligné la fragilité des plateformes mondiales face aux décisions politiques et réglementaires, et ouvert la voie à des discussions plus larges sur la souveraineté numérique.

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