Le dossier TikTok aux États-Unis continue de faire parler de lui. Dernier épisode en date : Donald Trump, récemment revenu à la Maison Blanche, affirme être en négociation active avec quatre potentiels acquéreurs intéressés par les activités américaines du célèbre réseau social chinois. Une annonce qui relance le suspense autour de l’avenir de TikTok outre-Atlantique.
Une vente forcée sous menace d’interdiction
Tout commence en avril 2024, lorsque le Congrès américain, alors sous la présidence de Joe Biden, vote une loi imposant à ByteDance, maison mère chinoise de TikTok, la cession de ses activités américaines. La raison invoquée ? Une menace potentielle à la sécurité nationale, TikTok étant accusée d’être un canal privilégié pour la collecte de données personnelles par Pékin, ce que la Chine a toujours nié fermement.
Après une brève interruption du service pour ses 170 millions d’utilisateurs américains le 19 janvier 2025, Donald Trump, dès son retour au pouvoir, accorde immédiatement un sursis de 75 jours à l’application pour finaliser un accord de cession conforme à la loi.
Quatre projets majeurs en lice
Trump a récemment confirmé être en pourparlers avec quatre groupes distincts, soulignant l’intérêt massif que suscite cette opération. Parmi ces initiatives figure le très médiatique « Project Liberty », porté par Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille, et l’investisseur Kevin O’Leary. Leur objectif est ambitieux : investir 20 milliards de dollars dans les activités américaines de TikTok, mais sans inclure son célèbre algorithme de recommandations. Ils proposent également une dimension participative via « The People’s Bid », permettant à des utilisateurs et petites entreprises d’acquérir des parts, une démarche qui a convaincu Alexis Ohanian, cofondateur de Reddit, de rejoindre le projet.
D’autre part, la start-up Perplexity AI a avancé une proposition audacieuse de fusion avec la filiale américaine de TikTok, valorisant l’ensemble à environ 50 milliards de dollars. Plusieurs personnalités influentes, comme l’influenceur MrBeast ou l’ancien secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, se sont aussi positionnées. D’autres grands noms de la tech, tels que Microsoft, Oracle et même Elon Musk, ont été cités comme potentiels acquéreurs, même si Musk a rapidement clarifié ne pas être intéressé.
Sécurité nationale, prétexte ou réalité ?
La loi interdisant TikTok aux États-Unis repose sur des inquiétudes concernant la sécurité nationale. Malgré le scepticisme initial de Trump, qui relativise aujourd’hui les risques associés à TikTok, la Cour suprême a validé ces préoccupations. Toutefois, Donald Trump souligne un paradoxe : TikTok serait le seul produit chinois visé de manière aussi radicale alors que de nombreux autres produits made in China circulent librement aux États-Unis.
Quelle issue avant l’échéance ?
À quelques semaines de l’échéance fixée au 5 avril, les négociations s’accélèrent. Donald Trump envisage même une possible prolongation du délai si nécessaire, bien qu’il juge satisfaisantes les offres actuelles. Pour l’heure, ByteDance demeure réticent à vendre, laissant présager un bras de fer complexe dans les semaines à venir.
Ce dossier reste ouvert et pourrait réserver bien des surprises avant que le sort de TikTok aux États-Unis ne soit définitivement scellé.