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Telegram : un nouvel outil de piratage pour les matchs de Ligue 1. Mais que peuvent faire les régulateurs ?

Ligue 1 Football

Telegram joue un rôle central dans le développement de l’IPTV et du piratage des contenus, notamment pour la diffusion des matchs de Ligue 1 par DAZN. Cette plateforme de messagerie chiffrée est utilisée par de nombreux pirates pour partager des liens vers des flux illégaux de matchs en direct, ce qui donne les moyens à des milliers de personnes de regarder ces contenus sans payer les abonnements requis.

Comment cela fonctionne-il ?

Le point fort de Telegram, c’est que le réseau social permet de créer facilement des groupes et des chaînes où des liens vers des flux IPTV illégaux sont partagés. Ces groupes peuvent rapidement atteindre des milliers de membres, facilitant ainsi l’accès à des contenus piratés. La possibilité d’échanger de manière aussi simple des informations et des liens au sein de ces communautés en fait un outil privilégié pour le piratage.

Les utilisateurs de Telegram ont une possibilité et pas des moindres quand on veut s’adonner au piratage : la préservation de l’anonymat puisque les communications sur la plateforme sont chiffrées de bout en bout. Cela rend difficile l’identification et la poursuite des administrateurs de chaînes de piratage par les autorités ou les détenteurs de droits. Cette protection de l’identité encourage l’utilisation de Telegram pour des activités illicites sans crainte de répercussions immédiates.

Bien que Telegram affirme coopérer avec les demandes de suppression de contenu illicite, les délais de réponse peuvent être longs, allant jusqu’à 24 heures ou plus. Ce temps est suffisant pour que des milliers de personnes regardent un événement sportif en direct, rendant la suppression des liens et flux presque inefficace pour prévenir le piratage en temps réel.

Donc, même si un lien ou un flux est supprimé, les administrateurs des chaînes peuvent rapidement le remplacer par un autre lien. Cette capacité à remplacer de suite le contenu illégal rend les efforts de lutte contre le piratage sur Telegram particulièrement difficiles et inefficaces.

Quelle est la marge de manoeuvre des organes de régulation ?

Face à l’utilisation croissante de Telegram pour faciliter le piratage IPTV, les organes de régulation et les détenteurs de droits comme DAZN disposent de plusieurs moyens d’action pour limiter cette pratique. En premier lieu, il est impératif que les gouvernements et les régulateurs adoptent des lois plus strictes. Ces législations devraient non seulement pénaliser le partage de liens vers des flux IPTV illégaux, mais aussi responsabiliser les plateformes, telles que Telegram, qui facilitent la distribution de contenus piratés.

Des sanctions plus sévères pour les administrateurs de chaînes de piratage, ainsi que des amendes pour les plateformes qui ne réagissent pas assez vite aux demandes de suppression, sont des mesures indispensables pour renforcer cette lutte.

En outre, étant donné que le piratage et l’utilisation de Telegram sont des problèmes mondiaux, une collaboration internationale entre les régulateurs, les détenteurs de droits, et les plateformes de communication est essentielle. La mise en place d’accords pour des actions coordonnées et l’échange d’informations sur les utilisateurs et les administrateurs de chaînes de piratage peuvent permettre de mieux contrôler ces activités illégales à l’échelle globale.

Parallèlement, investir dans des technologies plus avancées pour détecter et supprimer rapidement les liens illégaux est crucial. Les prestataires de services antipiratage, comme Athletia, mentionnée par la Ligue professionnelle de football, doivent désormais développer des outils automatisés capables d’identifier et de signaler les contenus piratés en temps réel. Ces outils technologiques peuvent grandement augmenter l’efficacité des mesures antipiratage en fournissant une réponse rapide et proactive.

Des injonctions qui restent insuffisantes

En complément de ces stratégies, les régulateurs et les détenteurs de droits doivent également exercer une pression constante sur Telegram et d’autres plateformes similaires pour qu’elles adoptent des politiques plus strictes de lutte contre le piratage. Cela inclurait probablement des exigences pour une réponse plus rapide aux demandes de retrait de contenu et des efforts pour surveiller et fermer les chaînes dédiées au piratage. En incitant ces plateformes à se conformer à des standards plus rigoureux, il est possible de réduire leur utilisation à des fins de piratage.

Cependant, toutes ces mesures ne seront pleinement efficaces que si elles sont accompagnées d’une sensibilisation accrue du public. Informer les utilisateurs des risques associés au piratage, notamment les conséquences légales et les dangers pour la sécurité informatique, peut dissuader certaines personnes de rechercher ou de consommer des contenus piratés. Ainsi, des campagnes de sensibilisation bien ciblées peuvent aider à réduire la demande de contenus illégaux, en orientant les consommateurs vers des alternatives légales et sécurisées.

Tout ceci bien évidemment serait inutile si une offre raisonnable avait été propulsée sur le marché, du moins en cohésion avec le pouvoir d’achat des amateurs forcément a même de boycotter un produit qui leur pose une difficulté.

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