LinkedIn a récemment abandonné un outil qui lui permettait d’utiliser des données personnelles sensibles pour de la publicité ciblée. Cette décision vise à se conformer aux règles strictes de l’Union Européenne en matière de contenu en ligne, a annoncé la plateforme de médias sociaux vendredi.
Une question de conformité
Ce changement intervient après une plainte déposée par des organisations de la société civile auprès de la Commission européenne, qui agit également en tant que régulateur technologique pour les 27 pays membres de l’UE. En vertu de la loi sur les services numériques (DSA), les intermédiaires en ligne sont tenus de donner aux utilisateurs plus de contrôle sur l’utilisation de leurs données, incluant la possibilité de désactiver le contenu personnalisé.
Les entreprises ne sont plus autorisées à utiliser des données personnelles sensibles telles que la race, l’orientation sexuelle ou les opinions politiques pour leurs publicités ciblées. En mars, la Commission européenne avait envoyé une demande d’information à LinkedIn suite à des préoccupations selon lesquelles l’outil de la plateforme pourrait permettre aux annonceurs de cibler les utilisateurs en fonction de données sensibles en raison de leur appartenance à des groupes LinkedIn.
La modification nécessaire des outils publicitaires
« Nous avons décidé d’ajuster ces outils en supprimant la possibilité de créer un public publicitaire en Europe qui utilise l’adhésion aux groupes LinkedIn comme entrée », a déclaré Patrick Corrigan, vice-président de LinkedIn, dans un post sur la plateforme. « Nous avons apporté ce changement pour éviter toute idée fausse selon laquelle les annonces destinées aux membres européens pourraient être indirectement ciblées sur la base de catégories spéciales de données ou de catégories de profilage connexes », a-t-il ajouté.
Thierry Breton, le commissaire européen à l’industrie, a salué cette initiative. « La Commission surveillera la mise en œuvre efficace de l’engagement public de LinkedIn pour assurer la pleine conformité à la DSA », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Les organisations plaignantes, telles qu’European Digital Rights (EDRi), Gesellschaft für Freiheitsrechte (GFF), Global Witness et Bits of Freedom, ont applaudi la décision de LinkedIn. « Forcé par l’Europe d’agir, LinkedIn doit maintenant élargir cette politique aux utilisateurs du monde entier et s’assurer que ce ne sont pas seulement ceux en Europe qui sont protégés contre le ciblage publicitaire invasif », a déclaré Nienke Palstra de Global Witness dans un communiqué.
Comme d’autres géants des réseaux sociaux, LinkedIn suit la tendance de se conformer aux réglementations européennes en matière de protection des données. Cette adaptation fait écho aux actions similaires d’autres plateformes qui cherchent à éviter des sanctions et à maintenir la confiance des utilisateurs en renforçant la transparence et le contrôle sur l’utilisation des données personnelles.