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Elon Musk écarte tout intérêt pour TikTok : un rachat jugé « inadapté »

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Depuis plusieurs mois, les rumeurs circulaient autour d’une éventuelle acquisition de TikTok par Elon Musk. Le milliardaire sud-africain, devenu récemment un allié notable de Donald Trump, figurait sur la liste des potentiels repreneurs désignée par l’ancien président. Pourtant, lors d’un événement privé organisé en Allemagne à la fin du mois de janvier, le patron de Tesla et de SpaceX a clairement indiqué qu’il n’avait aucune intention d’acheter la populaire plateforme chinoise de partage de vidéos. Il a même ajouté ne pas savoir quoi en faire, faute d’une réelle vision sur les perspectives de développement de ce réseau social.

Ce désintérêt peut étonner si l’on se rappelle le rachat onéreux de Twitter — devenu X — par Elon Musk en 2022. Cette transaction, qui visait selon lui à « préserver la liberté d’expression », constitue une anomalie dans le parcours d’un entrepreneur plutôt habitué à fonder ses propres sociétés de A à Z. Tesla, SpaceX et d’autres projets emblématiques comme The Boring Company ou Neuralink illustrent cette tendance à partir d’une feuille blanche et à faire grandir ses entreprises.

Donald Trump, TikTok et la pression sur ByteDance

La désignation d’Elon Musk par Donald Trump comme repreneur potentiel de TikTok prenait racine dans un contexte tendu. L’application, détenue par la société chinoise ByteDance, fait l’objet d’une forte méfiance de la part de l’administration américaine depuis plusieurs années. L’inquiétude porte notamment sur la sécurité des données personnelles des utilisateurs, ainsi que sur la possibilité de manipuler l’opinion publique.

À l’époque où il occupait la Maison-Blanche, Donald Trump avait envisagé de bannir TikTok du territoire américain si ses activités n’étaient pas cédées à un acteur national. Au fil du temps, l’ex-président a pourtant nuancé ses positions. Durant sa dernière campagne, il avait même promis de sauver l’application en cas de victoire. Malgré ce revirement, le gouvernement fédéral maintient des exigences fermes : ByteDance doit désormais vendre les opérations américaines de TikTok avant un certain délai, sous peine de voir le service interdit aux États-Unis.

Larry Ellison et d’autres noms cités pour la reprise

Dans ce tourbillon spéculatif, Elon Musk n’était pas le seul milliardaire cité comme repreneur. Larry Ellison, co-fondateur et président d’Oracle, avait lui aussi émergé dans les discussions. Déjà présent dans le secteur du cloud et du traitement des données, il dispose d’une expertise technologique susceptible de rassurer les autorités américaines. D’autres investisseurs potentiels ont également été évoqués, illustrant la complexité de ce dossier.

Toutefois, l’issue demeure incertaine, tant le cadre légal reste mouvant. L’administration Biden, qui a succédé à Donald Trump, a choisi de laisser plus de temps à TikTok pour organiser son éventuelle vente. L’appli compte plus de 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis, ce qui rend la situation délicate : un bannissement pur et simple ne serait pas sans impact sur le paysage numérique et culturel américain.

Pourquoi TikTok peine à attirer Elon Musk

Le désintérêt clairement exprimé par Elon Musk s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, TikTok ne correspond pas aux projets habituels du magnat de la Silicon Valley, davantage tournés vers la conquête de l’espace, la révolution des transports et la transition vers des énergies propres. Qui plus est, Musk se montre peu enthousiaste à l’idée de développer ou d’optimiser un service dont il n’est pas l’initiateur.

Ensuite, la stratégie de rachat de Twitter — devenu X — a déjà marqué une rupture avec les principes habituels de l’entrepreneur. Cette acquisition a été justifiée par la volonté d’assurer la libre expression en ligne, selon ses propres termes. Or, aucune mission idéologique ou plan d’affaires n’a été clairement défini concernant TikTok, ce qui limite l’intérêt pour cette opération.

Un compte à rebours pour ByteDance

Malgré la position de Musk, la course contre la montre se poursuit pour ByteDance. Les autorités américaines exigent en effet de couper les liens entre TikTok et la Chine afin de réduire les risques de fuites de données ou d’influences extérieures. Les investisseurs potentiels restent donc à l’affût, d’autant que le temps accordé par la Maison-Blanche arrive bientôt à son terme.

Le réseau social, extrêmement populaire dans la tranche des 18-25 ans, se trouve à la croisée des chemins : sans acquéreur au cours des prochains mois, il risque de se voir interdire d’exercice sur l’un des plus grands marchés mondiaux. Cette perspective inquiète non seulement ByteDance, mais aussi une large partie de la communauté d’utilisateurs et de créateurs de contenus qui se sont épanouis sur la plateforme.

Un regard tourné vers l’avenir

Si, pour l’heure, Elon Musk reste sur la réserve, rien ne dit qu’il ne puisse réviser son jugement à court ou moyen terme. L’homme d’affaires, connu pour ses changements d’avis soudains et ses coups d’éclat, a déjà prouvé son goût pour la prise de risques. Toutefois, sa déclaration indique plutôt qu’il ne souhaite pas se disperser sur un secteur qui ne l’intéresse ni stratégiquement ni idéologiquement.

En attendant, TikTok doit absolument se conformer aux exigences américaines en matière de sécurité et de gouvernance. Le feuilleton autour de son éventuelle cession reste donc ouvert, avec de multiples acteurs susceptibles d’entrer en scène. Les prochains mois seront décisifs pour trancher le sort d’une application devenue un phénomène culturel, mais qui demeure au cœur de turbulences politiques et économiques internationales.

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