La Cour suprême du Brésil a récemment voté en faveur du blocage du réseau social X, anciennement Twitter, sur son territoire, marquant une nouvelle étape dans les tensions entre les plateformes numériques et les régulateurs nationaux. Cette décision, qui fait suite à une ordonnance émise samedi dernier, empêche les Brésiliens d’accéder à la plateforme jusqu’à nouvel ordre. Le réseau social, dirigé par Elon Musk, est en effet accusé d’avoir ignoré plusieurs décisions judiciaires dans un vaste dispositif de lutte contre la désinformation, un enjeu devenu majeur dans l’écosystème des réseaux sociaux.
Le blocage de X au Brésil survient dans un climat de confrontation croissante entre les gouvernements et les grandes plateformes technologiques. La Cour suprême a en effet jugé que X ne respectait pas les législations en vigueur, notamment celles concernant la désinformation. Le vote, qui a eu lieu ce lundi 2 septembre, a vu la majorité des ministres se prononcer en faveur du maintien de la suspension du réseau social jusqu’à ce qu’il se conforme aux lois brésiliennes.
Cette décision est lourde de conséquences pour X, qui perd ainsi l’accès à un marché de 22 millions d’utilisateurs estimés. En outre, au-delà du blocage, la plateforme fait face à des pénalités cumulant 18 millions de réaux (environ 2,8 millions d’euros) pour non-respect des décisions judiciaires déjà rendues. La Cour suprême a également ordonné à Elon Musk et à la PDG de X, Linda Yaccarino, de nommer un représentant légal pour la plateforme au Brésil.
Un parallèle avec la crise impactant Telegram
Cette situation n’est pas sans rappeler la crise récente impliquant Telegram, une autre plateforme qui a suscité l’ire des régulateurs pour son manque de conformité aux législations nationales. Telegram est également accusé de faciliter la diffusion de désinformation et d’autres contenus illicites, ce qui a conduit à des menaces de blocage dans plusieurs pays, dont le Brésil.
La justice brésilienne a en effet ordonné l’an passé, le blocage de l’application, accusée de ne pas collaborer suffisamment à une enquête sur des groupes néonazis. La messagerie, très utilisée au Brésil, y avait déjà fait l’objet d’une mesure similaire en 2022.. Comme X, Telegram s’est souvent positionné comme un bastion de la liberté d’expression, se heurtant ainsi aux régulations locales qui entendent protéger l’intégrité des processus démocratiques.
Implications sur l’écosystème des réseaux
Le blocage de X au Brésil, tout comme les difficultés rencontrées par Telegram, soulève des questions fondamentales sur l’avenir des réseaux sociaux dans un cadre juridique de plus en plus strict. Les gouvernements sont forcément de plus en plus enclins à intervenir pour réguler les contenus en ligne, particulièrement en matière de désinformation, ce qui pose un défi majeur pour les plateformes qui prônent la liberté d’expression.
Ces incidents signalent une tendance plus large où les réseaux sociaux ne peuvent plus simplement innover sans prendre en compte les implications juridiques et éthiques de leurs opérations. Pour survivre et prospérer, ces plateformes doivent désormais intégrer des stratégies de conformité solides et viables, qui respectent les lois locales tout en préservant leur mission globale. L’incapacité à s’adapter pourrait non seulement entraîner des blocages ou des amendes, mais aussi éroder la confiance des utilisateurs et des annonceurs.