Les géants du e-commerce ne sont pas en odeur de sainteté pour le Sénateur Démocrate américain Edward John Markey, qui dénonce leur rôle dans la surveillance de masse grâce aux données collectées dans les appareils Ring et Nest et divulguées auprès des forces de l’ordre.
Car depuis 3 ans, les échanges ont été quintuplés, ce qui pose quelques difficultés, les données cédées dans des situations d’urgence l’étant sans le consentement express des usagers et ce sans le moindre contrôle en amont.
Une situation présentée dès la notice des appareils en cause
Or, cette situation est sans ambiguïté, les conditions d’utilisation de ces appareils mentionnant très clairement que Google est amenée à communiquer certaines données aux autorités administratives dans le cadre d’affaires civiles, administratives et pénales, ainsi que dans celles liées à la sécurité nationale.
Le respect de la législation américaine est cependant requis, mais véritablement a minima, ainsi que celui de l’Etat qui serait susceptible également d’en faire la demande, conformément aux textes internationaux en vigueur comme enfin les règles édictées par Google.
Du côté d’Amazon, l’entreprise dit divulguer le contenu des comptes clients et autres informations personnelles lorsqu’elle y est légalement obligée ou si cette divulgation est nécessaire pour protéger les droits, la propriété ou la sécurité d’Amazon, des utilisateurs ou d’autres personnes.
Pour Amazon, cela ne pose aucune difficulté puisque la société admet divulguer un certain nombre d’informations relatives à ses clients dont des informations personnelles cependant dans des cas très particuliers, afin de protéger les droits, la propriété ou la sécurité d’Amazon, des utilisateurs ou d’autres personnes.
Une situation alarmante pour le Sénateur, qui entend y remettre de l’ordre.
« Jusqu’à présent, pour cette année, Ring a fourni des vidéos aux forces de l’ordre en réponse à une demande d’urgence seulement 11 fois. Dans chaque cas, nous avons déterminé de bonne foi qu’il y avait un danger imminent de mort ou de blessure physique grave pour une personne, nécessitant la divulgation d’informations sans délai. » selon les propres termes d’Amazon dans le cadre d’un communiqué de presse diffusé à la suite de l’intervention du Sénateur.
« Si nous avons des raisons valables de penser que nous pouvons empêcher une personne de mourir ou de subir de graves blessures physiques, nous pouvons fournir des informations à un organisme gouvernemental (par exemple, dans le cadre d’alertes à la bombe, de fusillades dans une école, d’enlèvements, de la prévention du suicide et de la recherche de personnes disparues). Nous examinerons toujours ces demandes conformément aux lois applicables et à nos règles. » précise la firme.
Un contrôle inexistant de la part des autorités
Sauf que l’allocution d’Edward John Markey, ne vise pas les situations d’urgence, mais bien au contraire, une généralité comme l’indiquent Jason Kelley et Matthew Guariglia pour l’EFF (Electronic Frontier Foundation), « les garanties de protection des libertés civiles sont insuffisantes dans ce processus ». dénonçant des abus en raison d’un manque de contrôles flagrant.
Par ailleurs, la portée du recueil des données notamment grâce à Ring, se révèle inquiétante, au regard des 8 m de spectre audio de l’appareil, ce qui risque d’impliquer un certain nombre de personnes et non plus une seule et unique.
« Il est devenu de plus en plus difficile pour le public de se déplacer, de se réunir et de converser en public sans être suivi et enregistré. Nous ne pouvons pas accepter que cela soit inévitable dans notre pays. La dépendance croissante des forces de l’ordre à l’égard de la surveillance privée crée une crise de responsabilité, et je suis particulièrement préoccupé par le fait que la surveillance biométrique pourrait devenir un élément central du réseau croissant de systèmes de surveillance, dont Amazon et d’autres puissantes entreprises technologiques sont responsables. » a de son côté conclu le Sénateur Markey.
Sources : Amazon, Google, WebProNews,