Le sport et la pornographie sont les deux mamelles du monde numérique du moment, avec d’un coté la montée en tension du marché de la retransmission, et de l’autre, celle un peu plus gênante de l’accès aux mineurs à des contenus explicites.
Très très explicites. Mais qui sont une source conséquente de revenus, bien plus que le streaming, qui de son côté a du mal à se maintenir en forme, alors que le X l’est manifestement .. en forme, ce qui pousse les éditeurs à fermer les yeux sur certaines pratiques et notamment le contrôle en amont, de l’âge des usagers.
Sauf que les pouvoirs publics commencent à vouloir mettre un peu d’ordre dans ce marché, très juteux, mais non pas sans danger pour les jeunes populations, à qui il devient urgent de restreindre cet accès, bien avant que la Justice n’intervienne, comme cela a été le cas récemment avec pour YouPorn, XVidéo et bien d’autres.
L’objectif était donc de proposer une solution technique afin de mettre un terme à ce libre accès, ce qui serait sur le point d’être trouvé grâce à la mise au point d’un outil qui reste en attente de validation par la CNIL, avec la double mission de vérifier l’âge de l’utilisateur tout en respectant les données personnelles recueillies pour ce faire ; produit issu d’une collaboration étroite entre le Pôle d’expertise de la Régulation Numérique du Gouvernement, et un ingénieur polytechnicien, Olivier Blazy.
Une intervention probablement gênante pour la protection des données personnelles.
Ce dispositif, qui ne sera probablement pas rendu obligatoire aux sites pornographiques, sera néanmoins mis à leur disposition de manière gratuite, ce qui permettra d’éprouver leur bonne volonté et par voie de conséquence, leur conformité à la législation française en cours sur le sujet.
« Ce prototype doit devenir la référence : tout autre système de contrôle d’âge qui assurera le même niveau d’efficacité et d’anonymat sera validé. Mais la Cnil pourra aussi interdire toutes les solutions qui seraient moins protectrices », explique Olivier Blazy, à l’origine du projet, dans les colonnes de La Croix.
Si un consensus fait lentement irruption sur l’utilité d’une solution convergente à trouver pour limiter les dégâts de la pornographie sur les plus jeunes populations, en intervenant directement en amont de la connexion, la grogne se fait déjà entendre du côté des partisans de la neutralité du net comme de celui de la protection des données
« Bien sûr, le système proposé est techniquement bien fait et est certainement le moins liberticide possible, mais il suppose de sacrifier l’anonymat sur le Web. En mesurons-nous toutes les conséquences ? » déclare de son côté Bastien Le Querrec, membre de La Quadrature du Net.
Source La Croix.