Depuis l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, soixante-huit cyberattaques ciblant l’organisation de l’événement ont été identifiées et neutralisées. Parmi celles-ci, deux attaques se sont concentrées sur des sites olympiques. Ces informations ont été révélées mercredi par le Premier ministre français Gabriel Attal.
Les deux sites affectés par ces cyberattaques étaient localisés à Bercy et à la Villette à Paris, avec des tentatives d’intrusion ayant eu lieu le 25 juillet. Gabriel Attal a souligné que toutes les attaques, y compris celles visant directement les sites olympiques, ont été détectées et déjouées en temps opportun par les équipes de cybersécurité.
De plus, environ trente alertes liées à des drones ont été signalées. Tous ces drones ont été interceptés et 27 personnes les pilotant ont été arrêtées. Le Premier ministre a précisé qu’il s’agissait principalement de touristes ou de spectateurs, ignorant ou feignant d’ignorer l’interdiction de survol des sites olympiques.
Une vigilance accrue
Gabriel Attal a également indiqué qu’aucun complot terroriste n’a été détecté ou déjoué jusqu’à présent. Néanmoins, il a insisté sur la nécessité de maintenir une vigilance constante. « Les Jeux sont loin d’être terminés », a-t-il rappelé, mettant en avant les nombreux défis restants, notamment les compétitions qui se poursuivront jusqu’au 11 août, la cérémonie de clôture prévue ce jour-là, et les Jeux paralympiques qui se dérouleront de fin août à début septembre.
Une semaine après le début des compétitions sportives, Gabriel Attal a réuni ses ministres pour exprimer sa satisfaction quant au bon déroulement des Jeux jusqu’à présent, sans incident majeur. Cette réunion avait pour objectif d’évaluer les mesures de sécurité en place et de s’assurer que les protocoles continueront de protéger l’événement contre toute menace éventuelle.
Des précédents un peu méconnus mais bien réels
Ce n’est pas la première fois que les JO sont la cibles des cyberattaques, mais force est de constater que le public comme l’industrie, sont de plus en plus sensibilisés au sujet.
Les jeux olympiques sont une cible parfaite et l’on peut recenser un certain nombre d’antécédents.
Jeux Olympiques de PyeongChang 2018
Une cyberattaque sophistiquée, connue sous le nom d’Olympic Destroyer, a frappé les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang. Le malware visait à perturber les opérations en paralysant les systèmes informatiques, notamment les serveurs du site web des Jeux et les réseaux Wi-Fi du stade. Bien que les services aient été rapidement rétablis, l’attaque a causé des perturbations significatives.
Jeux Olympiques de Londres 2012
Les Jeux de Londres ont été la cible de plusieurs tentatives de cyberattaques. Parmi celles-ci, des attaques par déni de service distribué (DDoS) cherchaient à surcharger les serveurs pour les rendre inaccessibles. Des attaques visant à voler des informations sensibles sur les athlètes et les spectateurs ont également été signalées.
Jeux Olympiques de Rio 2016
Des campagnes de phishing ont visé les participants et les organisateurs des Jeux de Rio, tentant de voler des informations personnelles et d’installer des malwares sur les systèmes infectés. Les cybercriminels ont également tenté de compromettre les infrastructures critiques liées aux Jeux.
Coupures de courant en Ukraine (2015 et 2016)
Bien que non liées directement aux Jeux Olympiques, les attaques contre le réseau électrique ukrainien démontrent le potentiel de perturbation des infrastructures critiques. En 2015, une attaque a causé une panne d’électricité massive affectant des centaines de milliers de personnes, utilisant un malware sophistiqué connu sous le nom d’Industroyer.
Incident de WannaCry (2017)
WannaCry, un ransomware qui a infecté des systèmes dans le monde entier, y compris des institutions de santé et des entreprises, a montré la vulnérabilité des infrastructures face aux cyberattaques. Bien que ce ne soit pas lié à un événement sportif, l’attaque a permis de mesurer l’importance de la cybersécurité dans la protection des services essentiels.
Campagne de cyberespionnage Fancy Bear
Le groupe de hackers russes Fancy Bear a mené plusieurs campagnes de cyberespionnage, notamment contre des agences antidopage et des institutions sportives. Ces attaques visaient à dérober et publier des informations sensibles pour discréditer les organismes et les individus ciblés.
Face à ces menaces, les organisateurs des Jeux Olympiques de Paris 2024 ont mis en place des mesures de sécurité renforcées pour protéger les infrastructures critiques et les données sensibles des participants et des spectateurs. Les équipes de cybersécurité travaillent en collaboration avec les agences gouvernementales et les entreprises privées pour détecter et neutraliser toute tentative de cyberattaque, assurant ainsi le bon déroulement des événements.