Les législateurs de l’État de New York ont franchi une étape majeure en adoptant deux lois déterminantes pour protéger les enfants en ligne. Ces mesures visent à interdire aux plateformes de médias sociaux d’exposer les mineurs à des contenus algorithmiques « addictifs » sans le consentement parental et à empêcher la collecte et la vente des données personnelles des utilisateurs mineurs.
Un cadre pour protéger les jeunes utilisateurs
Adoptée vendredi dernier, le premier texte de loi interdit aux plateformes de médias sociaux de montrer des contenus algorithmiques addictifs aux utilisateurs de moins de 18 ans sans le consentement parental. Les plateformes concernées doivent désormais s’assurer que tout contenu provenant de comptes non suivis ou non abonnés par les mineurs soit soumis à l’approbation des parents. Cela inclut les flux conçus pour maintenir les utilisateurs connectés plus longtemps grâce à des algorithmes spécifiques.
Contrôle et consentement parental
Sous cette nouvelle loi, les jeunes utilisateurs pourront toujours accéder à un flux chronologique de contenu provenant de comptes qu’ils suivent déjà ou de contenu populaire général. Les parents devront donner leur consentement pour tout contenu additionnel recommandé par les algorithmes. Les jeunes pourront encore rechercher des sujets spécifiques, se connecter avec des amis et rejoindre des groupes en ligne, mais avec une protection renforcée contre les contenus potentiellement nuisibles.
Le deuxième projet de loi, nommé « New York Child Data Protection Act », empêche tous les sites en ligne de collecter, utiliser, partager ou vendre des données personnelles de toute personne de moins de 18 ans sans consentement éclairé. Pour les utilisateurs de moins de 13 ans, ce consentement doit être donné par un parent. Les contrevenants à cette loi risquent des sanctions pouvant aller jusqu’à 5 000 $ par violation.
Une réponse à la crise de santé mentale des jeunes
La gouverneure Kathy Hochul a exprimé son soutien aux deux lois, les qualifiant de « pas en avant historique » pour traiter la crise de santé mentale chez les jeunes et créer un environnement numérique plus sûr. Des études récentes, y compris celles de l’Université Harvard, montrent que les médias sociaux peuvent avoir des effets néfastes sur la santé mentale des adolescents, contribuant à des taux plus élevés de dépression, d’anxiété et de troubles du sommeil.
Bien que certaines entreprises de médias sociaux comme Meta aient exprimé un soutien partiel, des associations de l’industrie comme NetChoice ont critiqué les lois, les qualifiant d’atteinte à la liberté d’expression et à l’internet ouvert. NetChoice a déjà contesté des mesures similaires dans d’autres États, les qualifiant d’inconstitutionnelles.
New York rejoint plusieurs autres États américains, tels que l’Utah, l’Arkansas, la Louisiane, l’Ohio, le Texas et la Floride, qui ont déjà adopté des lois pour réguler l’accès des enfants aux médias sociaux. Ces initiatives reflètent une prise de conscience croissante de la nécessité de protéger les jeunes utilisateurs dans un monde numérique de plus en plus complexe et potentiellement dangereux.