Le marché français des télécommunications a connu des secousses notables ces derniers mois, avec une chute marquée des prix en 2024. Selon ZoneADSL&Fibre, les offres mobiles et les box internet ont toutes deux enregistré des baisses significatives : les premières sont passées de 18,20 € à 13,90 € en un an, tandis que les secondes ont reculé de 42 € à 37,60 €. Ce recul d’environ 17 % dans les tarifs a permis aux consommateurs de réaliser des économies appréciables, tout en profitant souvent de forfaits plus riches en données ou en services.
Pourtant, l’année 2025 pourrait marquer le début d’une nouvelle phase : la tendance à la baisse semble s’essouffler du côté des offres mobiles, avec une hausse anticipée d’environ 5 %. Ce léger rebond de prix pose la question de la stabilité à moyen terme, et pousse de nombreux abonnés à se montrer prudents dans le choix de leur prochain forfait.
Les box internet : la bataille continue
Du côté des box internet, la dynamique demeure plus contrastée. Alors que la baisse amorcée en 2024 se poursuit, l’arrivée de nouvelles marques digitales, comme B&You avec sa “Pure Fibre”, accentue la pression concurrentielle. Les opérateurs historiques, déjà confrontés à l’essor de Free, SFR ou Orange dans le haut débit, doivent composer avec ces offres ciblées et au positionnement tarifaire souvent agressif.
Cette concurrence accrue pousse les prix à rester relativement accessibles, voire à continuer de descendre dans certains cas. Les promotions successives et le développement de la fibre de plus en plus présent sur le territoire participent d’ailleurs à ce phénomène. Cependant, l’équilibre reste fragile, et certains spécialistes estiment que le contexte inflationniste, couplé à l’augmentation des coûts de déploiement, pourrait progressivement se répercuter sur les abonnements internet.
Les raisons potentielles d’un retournement
La hausse annoncée du côté des forfaits mobiles interroge cependant. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce renversement de tendance :
- Les coûts d’infrastructure avec des investissements dans la 5G qui nécessitent des budgets importants, que les opérateurs cherchent en partie à répercuter sur les abonnés.
- Une consolidation du marché puisque certaines opérations de fusion ou de rapprochement entre acteurs majeurs peuvent réduire la compétitivité tarifaire.
- Un environnement économique insinué par l’inflation et la hausse générale des coûts logistiques qui incitent les opérateurs à revoir leurs tarifs pour préserver leur rentabilité.
L’essor des offres digitales “low-cost”
Si l’on observe le marché actuel, les marques purement digitales, positionnées en “low-cost”, gagnent progressivement du terrain. À l’image de B&You, ces offres s’adressent à un public à l’aise avec les démarches 100 % en ligne, prêt à sacrifier certains services en boutique pour réduire sa facture.
Cette montée de la digitalisation multiplie les opportunités pour le consommateur : plus de promotions ponctuelles, des démarches simplifiées, voire des tarifs attractifs sur de la fibre haut débit. Mais elle fragilise aussi les acteurs historiques, qui peinent parfois à harmoniser leurs services premium avec la concurrence agressive de filiales numériques.
Quelle politique adopter pour les opérateurs ?
Dans un contexte de hausse potentielle pour le mobile, fidéliser les clients devient prioritaire. Les opérateurs tentent généralement d’enrayer la “fuite” vers la concurrence en offrant des programmes de fidélité, des avantages spécifiques ou des bundles (TV, streaming, musique, etc.). L’enjeu est de proposer une valeur ajoutée suffisante pour justifier un prix plus élevé qu’un abonnement de base, surtout si la concurrence parvient, elle, à maintenir des tarifs plus bas.
De plus, la guerre des promotions limite parfois la marge de manœuvre pour préserver le revenu moyen par abonné. Certains opérateurs commencent donc à segmenter davantage leurs gammes, misant sur des offres modulables ou des partenariats exclusifs, afin de rassurer les clients tentés par une migration à bas coût.
Les signaux d’une remontée pour 2025
Le marché français des télécoms, longtemps porté par la baisse des prix et la multiplication des services, pourrait connaître un réajustement graduel. Les box internet profiteraient d’une concurrence forte (notamment grâce aux nouveaux entrants digitaux), tandis que les forfaits mobiles amorceraient un léger renchérissement.
Pour les consommateurs, la vigilance reste de mise. Les promotions saisonnières ou les offres spéciales constituent toujours de bonnes affaires, mais la stabilité tarifaire n’est pas garantie sur le long terme. Les acteurs historiques doivent désormais composer avec la montée en puissance des filiales low-cost, tout en justifiant leurs propres grilles de prix par la qualité de service, la couverture réseau ou la diversité des contenus inclus.
2025 apparaît comme une année charnière : si la hausse pressentie se confirme, elle pourrait marquer une inflexion dans le modèle actuel de la téléphonie mobile en France. Entre une concurrence toujours plus vive sur la fibre et une prudente augmentation pour les forfaits mobiles, les mois à venir promettent d’être animés, tant pour les opérateurs que pour les abonnés à la recherche de la meilleure offre.