Depuis l’investiture de Donald Trump en janvier 2025, la régulation d’Internet aux États-Unis connaît des évolutions notables qui redéfinissent profondément le paysage numérique américain. Alors que son premier mandat avait déjà été marqué par des décisions fortes, notamment en matière de neutralité du net et de gestion des données personnelles, ce second mandat se déroule dans un contexte technologique bien différent.
L’émergence rapide de technologies telles que l’intelligence artificielle générative, les tensions accrues avec la Chine autour de TikTok et la protection des données, ainsi que les controverses liées aux grandes plateformes sociales, placent l’administration Trump face à de nouvelles problématiques. À cela s’ajoute la question de la régulation des contenus en ligne, devenue essentielle après plusieurs années de débats sur la désinformation et la liberté d’expression.
Mais quelles sont précisément ces évolutions et comment influencent-elles concrètement le secteur technologique et le quotidien des utilisateurs américains ? Opérons un tour d’horizon des décisions marquantes et de leurs impacts depuis ce début de mandat.
Neutralité du Net : un grand retour en arrière
En avril 2024, sous l’administration précédente, la Federal Communications Commission (FCC) avait rétabli la neutralité du Net, garantissant un traitement égal des données sur Internet. Cependant, avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, des changements sont envisagés. En novembre 2024, Trump a nommé Brendan Carr, un critique notoire des géants de la technologie et opposant à la neutralité du Net, à la tête de la FCC. Cette nomination suggère une possible révision des régulations actuelles, potentiellement en faveur des fournisseurs d’accès Internet et au détriment du principe de neutralité.
Intelligence artificielle : des investissements massifs et une dérégulation
L’administration Trump a manifesté une volonté de positionner les États-Unis en leader mondial de l’intelligence artificielle (IA). En janvier 2025, le président a annoncé la création de Stargate LLC, une entreprise issue de la collaboration entre OpenAI, SoftBank, Oracle et MGX, avec un investissement prévu de 500 milliards de dollars dans l’infrastructure d’IA d’ici 2029.
Parallèlement, Trump a annulé une ordonnance précédente sur la régulation de l’IA, favorisant une approche moins contraignante pour les grandes entreprises technologiques. Cette politique suscite des préoccupations quant aux implications éthiques et sécuritaires d’une IA moins régulée.
La nomination de Brendan Carr à la FCC reflète également une volonté de s’attaquer à ce qu’il qualifie de « cartel de la censure » des grandes entreprises technologiques. Cette position pourrait conduire à une réduction des efforts de modération des contenus en ligne, affectant la lutte contre la désinformation et les discours haineux.
Des relations commerciales tendues : quel impact sur les technologies ?
La politique commerciale protectionniste de Trump, notamment envers la Chine, pourrait influencer les prix et la disponibilité des produits technologiques aux États-Unis. Des tensions accrues pourraient entraîner des hausses de tarifs sur les produits électroniques, affectant les consommateurs et les entreprises américaines.
En janvier 2025, Trump a signé un décret annulant les subventions destinées au développement des bornes de recharge pour véhicules électriques, marquant un retrait du soutien fédéral à ces infrastructures. Cette décision pourrait freiner l’adoption des véhicules électriques et ralentir les efforts de transition énergétique dans le secteur des transports.
Si on fait le tri, depuis son investiture en 2025, Donald Trump a initié des changements significatifs dans la régulation d’Internet et des nouvelles technologies, favorisant une dérégulation et une approche pro-entreprise, tout en suscitant des débats sur les implications éthiques, sécuritaires et économiques de ces politiques.
Le temps tourne et rien ne semble véritablement positif dans ce projet, mais Trump se trouve face à une opposition qui n’est pas négligeable et la régulation des réseaux sociaux comme du net ne s’écrit pas uniquement aux USA. Bref, plus que 3 ans à tenir.