On aurait pu croire que l’Administration Trump, forte de son échec lors des dernières élections présidentielles et se plaçant sur la voie d’un retrait plus ou moins digne, aurait de facto classé le boycott du constructeur chinois, au rang des priorités relatives.
Force est de constater que cela n’est pas le cas, et même si les mesures prises dernièrement tiennent plus du détail qu’un nouveau tir nourri, Huawei reste toujours « l’homme à abattre », plusieurs mois après son placement en tête de la black list américaine.
Ce boycott, qui s’est inscrit depuis maintenant de longs mois, dans la mise en place de mesures particulièrement restrictives afin d’empêcher Huawei de pouvoir nouer tout contact industriel ou commercial majeur avec Google ou Android, risque de mener la firme de Shenzhen à une situation particulièrement sclérosée ; cette dernière n’étant plus ou presque en mesure de produire ses propres processeurs ne serait-ce qu’au moyen d’une sous-traitance notamment mise en place avec Qualcomm, ce qui la positionne dans une situation difficile à l’échelle internationale.
La situation, délicate, aurait cependant trouvé un léger aménagement avec une main tendue de la part de l’Administration Trump qui, dans un dernier souffle, aurait délivré à Qualcomm, l’autorisation de vendre à son partenaire asiatique, les puces 4G qui lui sont nécessaires pour la commercialisation de ses smartphones idoines.
En tout état de cause, la mesure ne concerne que la 4G puisque l’autorisation dont il est question ne vise en aucune manière les processeurs Snapdragon destinés à la 5G, ce qui est clairement restrictif pour Huawei qui devra, pour ses derniers modèles mis sur le marché, se tourner vers d’autres alternatives.
Une main tendue qui prend plutôt l’aspect d’une ultime humiliation?
Cette mesure, qui aurait pu être l’amorce du calumet de la paix entre les USA et la firme chinoise, est pourtant moins innocente qu’il n’y paraît voire se révèle le coup de glaive psychologique final donné par l’Administration Trump au constructeur, qui désormais ne pourra qu’accepter un partenariat main dans la main dont l’enjeu central tournerait notamment autour de contrats conclus avec HiSilicon, son infrastructure spécialisée dans la construction de semi-conducteurs, notamment réputée pour la conception de produits tels que les processeurs RISC, mais également pour les accords de licence qu’elle a obtenus il y a quelques années sur la nouvelle génération de processeurs 64 bits, la série ARM CORTEX-A50 dont le premier modèle est l’excellent Kirin 950 sorti en novembre 2015.
Il faut dire qu’actuellement, la majeure partie des travaux issus de l’alliance Huawei / HiSilicon s’attèlent à la conception et à la production de SoC d’architecture ARM tels que le K3V2, qui permettrait notamment à Qualcomm de pouvoir travailler directement sur les produits de référence de son partenaire asiatique, ce qui serait une première.
L’avenir demeure donc toujours sombre de l’autre côté du globe pour la firme asiatique, qui entend probablement voir l’horizon se dégager avec le changement d’occupant de la Maison Blanche ou tout du moins avancer rapidement des pourparlers avec la nouvelle administration, dès prise en possession des lieux.
Première tendance après le 21 janvier prochain.
Source Reuters.