L’autorisation officielle des contenus pornographiques sur X (anciennement Twitter) a suscité une vive réaction de la part de Bercy, qui considère ce changement comme une véritable « provocation ». La décision de la plateforme, détenue par Elon Musk, de clarifier ses conditions d’utilisation en incluant les contenus pour adultes a déclenché l’indignation de Marina Ferrari, secrétaire d’État au Numérique.
Une provocation selon Marina Ferrari
Depuis plusieurs années, la présence de contenus pornographiques sur Twitter se situait dans une zone grise, tolérée mais non explicitement autorisée. La mise à jour des conditions d’utilisation de X pour officialiser ces contenus a été perçue comme un geste provocateur par Marina Ferrari, qui suspecte une manœuvre commerciale derrière cette décision. Selon elle, « ce changement semble davantage motivé par des intérêts commerciaux que par une volonté de régulation ».
Ferrari a annoncé son intention de prendre des mesures strictes contre la plateforme, exigeant la mise en place de mécanismes de vérification de l’âge pour empêcher les mineurs d’accéder aux contenus pour adultes. Elle a insisté sur le fait que « X doit se conformer aux mêmes standards que les autres sites offrant des contenus similaires », en référence aux récentes exigences françaises sur la protection des mineurs.
Le contexte de la loi SREN et les défis de la vérification
La décision de X survient peu après la promulgation de la loi SREN en France, qui impose aux sites diffusant des contenus pornographiques de bloquer l’accès aux mineurs. Bercy estime que cette démarche d’officialisation des contenus pour adultes par X arrive à un moment où la régulation des contenus en ligne est particulièrement sensible. Les autorités françaises, sous la direction de Ferrari, ont réaffirmé leur volonté de mettre en œuvre des mesures strictes pour garantir que ces sites respectent la loi. En cas de non-conformité, X risque de voir son accès bloqué par les fournisseurs d’accès à Internet en France.
Cependant, la mise en place de mesures de vérification de l’âge demeure un défi technique et éthique. La nécessité de protéger les mineurs tout en respectant la vie privée des utilisateurs adultes pose des questions complexes. Jusqu’à présent, aucune solution n’a été jugée pleinement satisfaisante pour équilibrer ces exigences. Marina Ferrari a reconnu que « la protection des mineurs est primordiale, mais nous devons aussi veiller à ne pas imposer des processus trop intrusifs pour les utilisateurs adultes ».
Une opposition frontale avec des implications commerciales
Cette confrontation entre Bercy et X met en lumière les tensions croissantes entre les autorités régulatrices et les plateformes de médias sociaux qui cherchent à maximiser leur audience. La réaction de Bercy, combinée aux nouvelles obligations légales en France, pourrait influencer la manière dont X et d’autres plateformes mondiales gèrent les contenus pour adultes.
La France, en tant que l’un des pays pionniers dans la régulation d’Internet, se trouve à l’avant-garde des discussions sur l’équilibre entre liberté d’expression, protection des mineurs, et respect de la vie privée. La prochaine étape pour Bercy sera de surveiller de près la mise en œuvre de la vérification de l’âge par X et de s’assurer que la plateforme se conforme aux normes françaises, sous peine de sanctions.