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Meta : son utilisation des données personnelles sans consentement pour former ses IA ne passe pas

Meta logo

La récente décision de Meta (anciennement Facebook) d’exploiter les données personnelles de ses utilisateurs pour former ses modèles d’intelligence artificielle (IA) sans demander explicitement leur consentement a déclenché une réaction virulente de la part de NOYB, un groupe de défense des droits à la vie privée. NOYB (None of Your Business), dirigé par le célèbre activiste Max Schrems, a dénoncé ce qu’il considère comme une violation flagrante des droits des utilisateurs et a exhorté les autorités européennes à intervenir rapidement pour empêcher cette pratique.

Critiques de NOYB et appel à l’action

NOYB a pris l’initiative de déposer 11 plaintes formelles contre Meta auprès des autorités de protection des données dans plusieurs pays européens, dont l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie, l’Irlande, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne et l’Espagne.

Ces plaintes dénoncent les modifications apportées à la politique de confidentialité de Meta, qui entreront en vigueur le 26 juin et qui permettraient à l’entreprise d’exploiter les messages privés, les images et les données de navigation en ligne des utilisateurs pour ses technologies d’IA. NOYB exhorte les régulateurs à lancer une procédure d’urgence pour contrer ce qu’il qualifie de violation des principes de protection des données.

Réactions de Meta

En réponse aux critiques, Meta a rejeté les accusations de NOYB, affirmant que son approche était en conformité avec les lois sur la protection de la vie privée et similaire à celle adoptée par d’autres entreprises technologiques comme Google et OpenAI. Dans un blog publié le 22 mai, Meta a précisé qu’elle utilise des informations accessibles au public en ligne et sous licence, ainsi que des informations partagées publiquement par les utilisateurs, pour former ses modèles d’IA.

Cependant, une communication adressée aux utilisateurs de Facebook a révélé que Meta se réserve le droit de traiter des informations concernant des personnes qui n’utilisent pas ses services si elles apparaissent dans des images ou sont mentionnées dans des messages partagés par des utilisateurs de la plateforme. Cette pratique soulève des inquiétudes quant à la protection des droits des personnes qui n’ont pas explicitement accepté les conditions de Meta.

Les enjeux juridiques et les précédents

Max Schrems a souligné que la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) avait déjà statué en 2021 contre l’argument de « l’intérêt légitime » de Meta pour utiliser les données des utilisateurs à des fins publicitaires sans leur consentement. Schrems accuse Meta d’ignorer délibérément les décisions de la CJUE en tentant d’appliquer les mêmes arguments pour l’entraînement de ses technologies d’IA.

Selon lui, la tentative de Meta de contourner les exigences légales en imposant un système de retrait (opt-out) au lieu de demander un consentement explicite (opt-in) est « complètement absurde » et contraire aux lois de protection des données.

Des conséquences potentielles aux actions futures

Si les plaintes de NOYB sont validées, Meta pourrait faire face à des amendes sévères, allant jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires mondial, comme le stipule le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’UE. Meta, pour sa part, justifie son utilisation des données par des motifs d’intérêt légitime, arguant que cette utilisation est essentielle pour le développement et l’amélioration de ses modèles d’IA, qui peuvent également être partagés avec des tiers.

Les régulateurs européens sont maintenant sous pression pour examiner les pratiques de Meta et évaluer leur conformité avec les lois européennes sur la protection des données. Le débat autour de la protection de la vie privée et de l’utilisation des données personnelles dans le cadre de l’IA reste une question brûlante, avec des implications majeures pour les utilisateurs et les entreprises technologiques.

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