D’après un rapport de l’Arcep, des entreprises comme Google, Meta, Apple et Netflix génèrent plus de 50% du trafic internet global, atteignant même 80% en heures de pointe, ce qui contraint les opérateurs à investir continuellement dans leurs infrastructures réseau pour maintenir un service de qualité. Le débat est constant depuis plusieurs années et oppose les partisans du pour ou du contre une participation des géants du net à l’entretien des réseaux qu’ils utilisent largement pour leur entretien et les dépenses en infrastructures nécessaires.
L’UE a balayé d’un revers de la main le principe de la contribution mais il reste toujours dans les esprits des opérateurs
Bien que l’Union européenne ait rejeté la proposition de faire payer les géants du net, les opérateurs n’ont pas abandonné cette idée, Romain Bonenfant, directeur de la Fédération Française des Télécoms (FFT), en tête.
En effet, ce dernier soutient les estimations de la Commission européenne, affirmant que les investissements actuels dans les réseaux sont insuffisants pour atteindre une couverture complète du continent, ce qui est dénoncé depuis de nombreuses années par les opérateurs.
« Aujourd’hui, le sujet, c’est qu’il existe un petit nombre de grands fournisseurs de services numériques qui représentent la plus grande part du trafic Internet » déclare-t-il. La Commission européenne a de son côté regretté un niveau trop bas des investissements, qui ne permet pas d’atteindre les objectifs fixés par l’UE en matière de couverture très haut débit. Romain Bonenfant estime que ce déséquilibre est en grande partie dû à l’impact disproportionné des géants du net par rapport aux opérateurs.
Un souci d’équité qui ne transparait pas dans les décisions de la Commission Européenne
Il explique également que :
« Il ne s’agit pas de mettre en œuvre un modèle payant pour tous les services sur Internet, ni d’empêcher les startups de croître. Notre problème concerne uniquement les plus gros fournisseurs de services numériques. Il faut reconnaître que leurs actions ont un impact direct sur les investissements des opérateurs. Si, par exemple, Netflix changeait son algorithme pour rendre plus efficace la compression de ses flux vidéos, cela réduirait sensiblement les investissements nécessaires des opérateurs. »
Du côté de la Commission Européenne, pas de miracle à attendre, mais une proposition qui suscite le plus vif intérêt de la part de la FFT, qui est de trouver des solutions aux litiges opposant les opérateurs aux plateformes incriminées.
Cette initiative viserait à établir un cadre plus équitable pour gérer les conflits et les désaccords, réduisant ainsi les pressions sur les opérateurs.
Un autre angle exploré consisterait en l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation du trafic internet. La Commission suggère, par exemple, l’adoption de codecs plus efficaces pour les vidéos, ce qui permettrait d’éviter du trafic de données sans bénéfice clair pour l’utilisateur, voire à son détriment par l’utilisation de mécanismes addictifs par certains réseaux sociaux.
Moins de trafic en amont = moins d’investissements dans les réseaux à effectuer en aval pour les opérateurs sermonne-t-on du côté de la Commission.