Netflix, Disney+, et d’autres plateformes de streaming comme Max sont en train de réussir le pari de devenir rentables. Netflix est profitable depuis plusieurs années et continue de dominer le marché avec ses 277 millions d’abonnés dans le monde en 2024. Disney+ a atteint la rentabilité pour la première fois cette année, tout comme Paramount+, tandis que Max (Warner Bros. Discovery) s’en rapproche.
Ces entreprises ont réussi grâce à une stratégie qui n’est pas forcément favorable aux consommateurs : augmentation des prix, réduction des investissements dans de nouveaux contenus, introduction de publicités, et lutte contre le partage des comptes. Malgré ces changements, leur nombre d’abonnés continue de croître.
Netflix, le leader incontesté
Netflix reste le leader mondial du streaming. Disponible dans 190 pays, il a généré 9,56 milliards de dollars de revenus au deuxième trimestre 2024, avec un bénéfice net de 2,15 milliards de dollars. La zone Europe-Moyen-Orient est désormais la plus importante pour Netflix en nombre d’abonnés, devant les États-Unis et le Canada.
Amazon Prime Video a décidé de son côté de diffuser des publicités à tous ses abonnés, ce qui met la pression sur Netflix et ses concurrents. En réponse, Netflix prévoit de ne plus publier les chiffres d’abonnés chaque trimestre à partir de 2025, mais se concentrera sur les données d’engagement de son audience.
Disney+, de son côté, a enfin atteint la rentabilité, mais cette réussite reste fragile. Le service a augmenté ses tarifs et réduit ses investissements dans les contenus. Cela a entraîné une diminution du nombre de nouvelles séries disponibles sur la plateforme. De plus, Disney+ a commencé à vendre certaines de ses productions à d’autres plateformes, ce qui pourrait affaiblir son offre exclusive.
Max, un nouveau venu prometteur, Paramount à la dérive
Max, le service de streaming de Warner Bros. Discovery, a franchi une étape importante en dépassant les 100 millions d’abonnés dans le monde. Cette performance montre que Max s’est imposé comme un acteur majeur sur le marché du streaming, attirant des millions de nouveaux utilisateurs grâce à un catalogue riche en séries cultes, comme « House of the Dragon » et « Friends. » Cependant, malgré cette croissance impressionnante, Max n’est pas encore rentable.
La société continue de subir les conséquences de la restructuration en cours de sa maison mère, Warner Bros. Discovery, qui traverse une période financière difficile. Au deuxième trimestre 2024, Max a enregistré des pertes importantes, accentuées par la chute des revenus provenant de la vente de licences, un secteur clé pour le groupe.
De son côté, Paramount+ a réussi à atteindre la rentabilité, mais son succès reste modeste en comparaison avec ses concurrents plus puissants. Au deuxième trimestre 2024, le service a généré un bénéfice pour la première fois, mais celui-ci est resté limité.
Paramount Global, la société mère de Paramount+, traverse une crise financière majeure. Elle a été contrainte de dévaluer ses actifs de télévision traditionnelle et de licencier une partie de ses employés pour tenter de stabiliser sa situation. Cette fragilité financière a poussé Paramount Global à chercher activement un repreneur. Plusieurs discussions avec d’éventuels acheteurs ont été engagées, mais aucun accord n’a encore été conclu.
Le marché du streaming, de plus en plus concurrentiel, semble se consolider autour de quelques grands acteurs comme Netflix, Disney+, et Max. Ces géants dominent le secteur, attirant la majorité des abonnés et des revenus. Les autres services, tels que Paramount+, Peacock, et AppleTV+, peinent à rivaliser en termes de parts de marché et cherchent des stratégies pour se maintenir.
Pour survivre dans cet environnement compétitif, ces plateformes ont adopté une approche consistant à proposer des offres groupées, ou « bundles. » En regroupant plusieurs services sous un seul abonnement à un prix réduit, ils espèrent attirer de nouveaux abonnés et fidéliser ceux existants, en leur offrant un accès à un large éventail de contenus.
Cette tendance à la consolidation et aux offres groupées pourrait remodeler le paysage du streaming dans les années à venir, laissant place à un nombre réduit de grands acteurs dominants, tandis que les plus petits services tentent de survivre en s’alliant ou en se spécialisant dans des niches spécifiques.