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Google sommé de vendre Chrome et Android pour restaurer un équilibre concurrentiel dans la recherche en ligne

Le ministère américain de la Justice (DOJ) a dévoilé des propositions radicales visant à réduire le monopole de Google dans le domaine de la recherche en ligne. Ces mesures incluraient la vente du navigateur Chrome, le partage des données collectées avec ses concurrents, et pourraient aller jusqu’à exiger la cession du système d’exploitation Android. Ces actions, révélées lors d’une audience qui s’est tenue mercredi, marquent un tournant dans le procès historique en cours à Washington contre Alphabet, la maison-mère de Google.

Un monopole jugé illégal par le Tribunal

Selon le DOJ, Google contrôle environ 90 % des recherches en ligne aux États-Unis, consolidant ainsi son emprise sur le marché de la publicité numérique. Ce monopole, jugé illégal par le tribunal, a empêché l’émergence de rivaux innovants en verrouillant les canaux de distribution, notamment grâce à des accords exclusifs avec des fabricants de dispositifs comme Apple.

Les procureurs estiment que ces pratiques nuisent à la concurrence et demandent des remèdes d’envergure. Parmi eux :

Des restrictions applicables sur 10 Ans

Ces propositions, si elles sont approuvées, resteraient en vigueur pendant une décennie. Un comité technique indépendant, nommé par le tribunal et financé par Google, serait chargé de superviser leur application. Ce comité aurait un accès étendu, y compris aux documents internes et au code logiciel de l’entreprise.

« Une approche extrême et dangereuse » selon Google

Dans un communiqué publié jeudi, Kent Walker, directeur juridique d’Alphabet, a qualifié ces mesures de « portée gouvernementale sans précédent », estimant qu’elles nuiraient à l’innovation et à l’économie américaine.

Google argue que la vente de Chrome et d’Android, tous deux basés sur un code source ouvert, affecterait également les développeurs et les entreprises qui s’appuient sur ces outils pour créer leurs propres produits.

Chrome et Android : des piliers de la domination de Google

Chrome, utilisé par des milliards d’internautes dans le monde, est un atout clé pour Google. En collectant des données via ce navigateur, l’entreprise peut cibler les publicités avec une précision inégalée.

De même, Android, présent sur plus de 70 % des smartphones dans le monde, joue un rôle central en imposant les services de Google par défaut, renforçant ainsi son écosystème.

Les procureurs affirment que ces pratiques étouffent la concurrence en limitant l’accès des autres moteurs de recherche à des utilisateurs potentiels.

Le partage de données au cœur des mesures proposées

L’une des propositions les plus controversées concerne le partage des données collectées par Google avec ses concurrents, tels que DuckDuckGo, à des conditions nominales. En contrepartie, Google serait interdit de collecter des données qu’il ne pourrait partager pour des raisons de confidentialité.

Pour DuckDuckGo, qui milite pour un web plus équitable, ces mesures pourraient être décisives. « C’est un gros pas en avant pour réduire les barrières à l’entrée », a déclaré Kamyl Bazbaz, responsable des affaires publiques chez DuckDuckGo.

La vente de Chrome et Android : une option réelle ?

Si les remèdes initiaux ne permettent pas de rétablir la concurrence, le ministère de la Justice pourrait demander la vente forcée de Chrome et d’Android. Tout éventuel acheteur devrait être approuvé par les autorités antitrust.

Cette perspective inquiète Google, qui rappelle que de nombreuses entreprises ont développé leurs produits en se basant sur Android et Chrome. Une cession pourrait entraîner des perturbations majeures dans l’écosystème technologique.

Une décision vitale en avril 2025

Le juge de district Amit Mehta a fixé une audience en avril 2025 pour examiner ces propositions. L’affaire, qui pourrait remodeler l’économie numérique mondiale, survient dans un contexte où les gouvernements cherchent de plus en plus à limiter l’influence des géants technologiques.

Avec des enjeux aussi élevés, ce procès pourrait redéfinir non seulement la place de Google sur le marché, mais aussi les règles du jeu pour l’ensemble de l’industrie technologique.

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