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Google face à la justice américaine : une audience prévue le 2 mai sur les mesures antitrust dans la publicité numérique

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Le feuilleton judiciaire entre Google et le ministère américain de la Justice (DoJ) connaît une nouvelle étape. La juge fédérale Leonie Brinkema, du tribunal d’Alexandrie (Virginie), a fixé au 2 mai 2025 une audience destinée à discuter des recours possibles contre Google, après avoir conclu que le groupe détenait illégalement un monopole sur le marché de la publicité numérique.

Cette audience a pour objet principal de poser les bases des mesures que la justice pourrait imposer pour restaurer la concurrence sur les segments des ad servers pour éditeurs et des ad exchanges – les plateformes qui font l’interface entre acheteurs et vendeurs de publicité en ligne.

Une position dominante jugée abusive

Le 17 avril dernier, la juge Brinkema a officiellement reconnu que Google avait « acquis et maintenu volontairement un pouvoir de monopole » sur ces marchés, s’appuyant sur le procès mené en 2024 sans jury. Cette décision constitue la deuxième condamnation majeure pour abus de position dominante visant Google aux États-Unis.

En août 2024, dans une autre procédure antitrust distincte portant sur le marché de la recherche en ligne, le juge Amit Mehta avait déjà estimé que Google renforçait son monopole via des accords exclusifs avec des fabricants comme Samsung Electronics. Ce dossier pourrait aboutir à des mesures drastiques, telles que l’obligation de céder le navigateur Chrome, une hypothèse encore en discussion.

Google continue de contester ces décisions et prévoit de faire appel dans les deux affaires. Le groupe a rejeté les accusations du gouvernement, niant tout comportement anticoncurrentiel, que ce soit sur le marché de la recherche ou sur celui de la publicité programmatique.

Un démantèlement partiel de Google Ads ?

L’audience du 2 mai n’aboutira pas immédiatement à une décision définitive mais permettra aux parties – le ministère de la Justice et les procureurs généraux d’une vingtaine d’États – d’exposer leurs propositions de remèdes.

Parmi les options évoquées figure notamment la vente d’une partie des activités publicitaires de Google, dans le but de rétablir un environnement concurrentiel équilibré ; une politique qui rappelle d’autres cas célèbres dans l’histoire du droit antitrust américain, notamment la scission d’AT&T dans les années 1980. Mais imposer un démantèlement à un acteur aussi intégré que Google pourrait s’avérer complexe, tant les activités publicitaires sont imbriquées dans l’ensemble de ses services (YouTube, Search, Display Network).

La pression judiciaire croissante sur les GAFAM

Cette nouvelle étape s’inscrit dans le cadre d’un durcissement global de la régulation des grandes plateformes numériques aux États-Unis, mais aussi en Europe, avec la mise en œuvre du DMA (Digital Markets Act). Ces réglementations visent à limiter les abus de position dominante des géants du numérique et à favoriser l’ouverture des marchés.

Google n’est pas le seul concerné : d’autres acteurs comme Meta, Apple ou Amazon font aussi l’objet d’enquêtes et de procédures similaires, tant à Washington qu’à Bruxelles.

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