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Amazon Prime Day fragilisé par la guerre commerciale : de nombreux vendeurs tiers jettent l’éponge

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Le climat économique mondial pèse directement sur l’un des rendez-vous commerciaux les plus attendus du géant américain : le Prime Day d’Amazon. Derrière les promesses de promotions massives et de ventes record, une réalité plus contrastée se dessine pour les vendeurs tiers, véritables piliers de la marketplace, qui fournissent près de 62 % des unités écoulées sur la plateforme selon Reuters. Cette année, certains d’entre eux choisissent purement et simplement de renoncer à participer ou de réduire fortement leurs stocks proposés à cause de la guerre commerciale autour du Prime Day. En cause : l’impact direct des droits de douane renforcés sur les importations chinoises, décidés par l’administration Trump.

Tarifs douaniers : une pression insoutenable pour les vendeurs tiers

La guerre commerciale sino-américaine, réactivée par une nouvelle salve de tarifs allant jusqu’à 145 % sur les produits chinois, remet en question la rentabilité du Prime Day pour de nombreux commerçants indépendants. Prime Day devient un champ de bataille dans la guerre commerciale actuelle. À l’image de Steve Green, vendeur de vélos et planches à roulettes, ou encore de Kim Vaccarella, dirigeante de Bogg Bag (sacs fourre-tout), plusieurs vendeurs estiment désormais inabordable de proposer des remises significatives tout en absorbant la hausse brutale de leurs coûts d’approvisionnement.

Ce retrait n’est pas anodin : pour nombre de ces entrepreneurs, Prime Day représentait historiquement une opportunité de multiplier par sept les ventes journalières. Mais cette édition 2025 pourrait bien marquer une rupture dans l’histoire de l’événement, accentuée par la guerre commerciale en cours.

Une équation économique devenue intenable

Si Amazon continue d’investir massivement dans la promotion du Prime Day, la marge réelle laissée aux vendeurs s’effrite dans ce contexte de guerre commerciale. Entre les commissions de 15 %, les frais de publicité, et les coûts liés aux remises mises en avant (jusqu’à 1 000 $ pour une “Meilleure offre”), l’événement rogne dangereusement les profits.

« Prime Day « serre » généralement la rentabilité des commerçants », confirme Arun Sundaram, analyste chez CFRA Research. Un constat partagé par de nombreux consultants, qui relèvent un nombre croissant de retraits ou d’hésitations parmi leurs clients.

Certaines marques préfèrent désormais vendre à prix fort via d’autres canaux comme Macy’s, Bloomingdale’s ou Dick’s Sporting Goods, ou cherchent à diversifier leurs bases de production vers des pays comme le Vietnam ou le Cambodge.

Amazon face au défi de maintenir l’attractivité de son événement phare

Pour Andy Jassy, CEO d’Amazon, la réponse passe par des “achats bien placés d’inventaire” et une renégociation des conditions avec les fournisseurs. Mais la pression reste forte : un désengagement massif des vendeurs tiers réduirait non seulement la diversité des offres, mais pourrait également freiner la dynamique des abonnements Prime, qui constituent une source de revenus clé (14,99 $ par mois ou 139 $ par an).

Le climat d’incertitude tarifaire complique la planification pour les vendeurs, certains déclarant ne même pas pouvoir fixer leurs prix à quelques semaines de l’échéance. La guerre commerciale autour du Prime Day complique les affaires.

« Avec l’incertitude, je ne peux pas offrir une réduction de 20 % alors que je ne sais pas quel sera le coût de mon produit à l’avenir », témoigne Michael Slate, vendeur d’articles ménagers dans des propos repris par Reuters là également.

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