On aurait pu croire l’ARCOM réticente à la mise en place du projet de fusion, ainsi que cela semblait se dire depuis le début de la semaine, après les auditions il y a quelques jours de l’ensemble de ses protagonistes mais à la surprise de tout le monde, c’est l’ARCEP qui s’en est mêlée et a posé les conditions les plus rigoureuses, à l’origine de l’abandon par TF1 et M6.
La situation a été rendue publique hier, après la diffusion des avis rédigés par les deux organismes de régulation, qui permettent d’avoir un éclairage plus précis sur les conditions qui ont été imposées afin que la fusion se réalise dans des conditions correctes et non préjudiciables pour la concurrence.
Et curieusement, l’ARCOM et l’ARCEP ont des avis radicalement opposés car di l’ARCOM a bien perçu la modification du marché avec le déploiement en force du streaming depuis les deux dernières années, l’ARCEP s’est positionnée de manière différent en pointant du doigt la position dominante de la télévision sur le marché, et qu’une fusion entre deux chaînes telles que TF1 et M6 pèserait un poids trop lourd non seulement face aux diffuseurs mais également face aux opérateurs qui proposent l’ensemble des produits TF1 et M6 (ce qui englobe non seulement le linéaire mais également le replay et les services associés).
«Le projet de création d’un nouvel ensemble réunissant les activités des groupes TF1 et Métropole Télévision (M6) est inédit à plusieurs titres. Il s’inscrit d’abord dans le contexte de mutations industrielles profondes et structurelles. Engagées avec les changements technologiques initiés par l’avènement d’internet, ces mutations sont amplifiées par l’arrivée, plus récente, de nouveaux acteurs numériques de taille mondiale (notamment les services de médias à la demande et les plateformes de partage de vidéos) sur les marchés audiovisuels. Toute la chaine de valeur, depuis les marchés amont de l’acquisition, jusqu’à la distribution et la diffusion du signal, s’en trouve impactée» indique l’ARCOM dans son compte-rendu, alors que l’ARCEP, de son côté, accepte l’idée d’une mutation du secteur, notamment au regard des ressources financières dégagées par la publicité, mais les deux organismes s’accordent également sur le fait que ce même marché n’est pas encore prêt à supporter l’arrivée d’une seule et unique chaîne avec autant de poids, sans la survenance d’un ou plusieurs préjudices, quels qu’ils soient.
Oui mais finalement non ….
«Alors que la télévision demeure aujourd’hui un média puissant, qui assure une couverture de la population incomparable, l’opération créerait un groupe occupant une position exceptionnelle face à des chaînes concurrentes, aux audiences fragmentées, qui peinent à assurer leur équilibre économique et à trouver leur modèle dans le contexte du défi numérique qu’elles subissent également» indique même l’ARCOM, en précisant que : «le projet de prise de contrôle de M6 par Bouygues est en effet susceptible de produire des effets notables, bien que d’ampleur variable, sur les marchés publicitaires, de l’édition et de la distribution, ainsi que sur les marchés de l’acquisition de programmes, sur lesquels, malgré l’émergence de pressions concurrentielles nouvelles, les parties continuent aujourd’hui à jouer un rôle central.»
Pour l’ARCEP, le point de vue est plus catégorique : «Pour l’ensemble des raisons évoquées précédemment, l’opération, si elle est autorisée, est susceptible de faire peser des risques sur le marché de la fourniture d’accès à internet, au détriment des utilisateurs. L’Autorité considère par conséquent nécessaire qu’elle s’accompagne d’un certain nombre d’engagements de la part des parties.»
Reste maintenant à M6 à trouver un acquéreur porteur d’un projet plus souple. Du moins, pour le moment…
Un commentaire
Article encore bâclé, le titre n’a rien à voir avec le contenu, et l’auteure et les extrais se contredisent mutuellement… un peu de relecture ne ferait pas de mal…