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Fuite de données et vol de votre IBAN : comment vous protéger si vous êtes concerné ?

Les violations de données personnelles recouvrent notamment les fuites, vols ou pertes de données, que l’origine soit accidentelle ou malveillante. Ces données peuvent, dans certains cas, être revendues sur Internet ou encore être croisées avec celles issues d’autres fuites de données.

Comment savoir si vous en êtes victime ?

Lorsque ces violations sont susceptibles d’engendrer un risque élevé pour les personnes, les organismes doivent en principe informer directement les personnes concernées en mentionnant notamment les mesures prises pour remédier à ou atténuer les conséquences de la violation.

Si vous avez reçu un tel message, la vigilance est de mise dans les prochains jours, mais aussi et surtout à plus long terme, en adoptant les réflexes essentiels.

La CNIL n’est pas en mesure de vous informer ou de vous confirmer la présence de vos données parmi celles ayant fait l’objet d’une violation. Vous pouvez en revanche interroger l’organisme responsable sur ce point.

Attention : certains sites web indiquent détenir les données et pouvoir vous dire si vous êtes ou non concerné(e). La CNIL déconseille de les utiliser.

Quels sont les risques et que pouvez-vous faire pour vous protéger ?

Les risques vont souvent dépendre de la nature des informations dérobées.

L’exploitation frauduleuse d’IBAN (coordonnées bancaires)

L’IBAN est un identifiant bancaire que vous avez utilisé pour payer un abonnement ou un service.

Cet identifiant peut dans certains cas permettre à un pirate d’émettre des ordres de prélèvement illégitimesqui ciblent les IBAN obtenus frauduleusement. Le pirate peut aussi, plus directement, usurper l’IBAN d’une autre personne en les communiquant lors de la création d’un mandat de prélèvement dans le cadre d’une souscription à un service.  

Afin de diminuer les risques d’exploitation frauduleuse de votre IBAN et de minimiser ses conséquences :

L’usurpation d’identité

Si vous pensez être victime d’une usurpation d’identité à la suite de la divulgation d’informations vous concernant, vous pouvez :

Si l’usurpation est confirmée, notamment si des banques vous adressent des courriers concernant des opérations qui vous sont inconnues, vous pourrez :

Le cas particulier de la fraude à la carte SIM (SIM swapping)

Ce type d’escroquerie repose sur une usurpation d’identité et la manipulation de l’opérateur de téléphonie mobile. Grâce à des données personnelles précédemment volées, le pirate usurpe votre identité auprès de l’opérateur et prétexte la perte ou le vol de votre carte SIM afin d’en obtenir une nouvelle.

Si le pirate parvient à ses fins, il pourra alors recevoir vos SMS, vos appels et surtout les mots de passe à usage unique (OTP) utilisés dans le cadre de la validation de certaines opérations sensibles (par exemple : authentification à des services, validation de virements bancaires). Fort de ces éléments, le pirate pourra se connecter à vos différents environnements numériques et initier des opérations en ligne en usurpant votre identité.

Afin de limiter les risques associés à de telles tentatives :

Le hameçonnage (phishing)

Par SMS ou courriel

L’hameçonnage consiste à vous envoyer un courriel, un SMS frauduleux qui vous paraîtra réaliste du fait de l’utilisation de données récupérées grâce à la fuite (par exemple un soi-disant courriel de la sécurité sociale, de votre banque ou de services de livraison de colis par exemple).

N’ouvrez surtout pas les pièces jointes, n’y répondez pas, ne cliquez pas sur les liens de connexion et supprimez le message immédiatement.

D’une manière générale, privilégiez la saisie de l’adresse du site officiel du service, depuis votre navigateur, pour vous connecter à votre compte.

Par téléphone

Certains fraudeurs peuvent se faire passer pour votre conseiller bancaire, en gagnant votre confiance par leur connaissance de vos données personnelles dont votre IBAN, pour que vous effectuiez ou confirmiez une action en urgence, telle qu’un paiement.

Si vous recevez un appel téléphonique douteux, vérifiez le nom de votre conseiller et appelez-le au numéro indiqué sur vos relevés bancairescar il peut s’agir d’une forme d’escroquerie.

Comment se protéger au quotidien ?

D’une manière générale, vous pouvez renforcer votre sécurité numériquepour limiter les conséquences d’une fuite de données :

La vigilance est de mise, dans les jours qui suivent une violation, mais aussi et surtout à plus long terme, en adoptant les réflexes essentiels.

Bonne pratique : partager l’information, c’est protéger les autres

Si vous pensez qu’une fuite de données peut concerner une personne de votre entourage (famille, amis, collègues), n’hésitez pas à :

Soyez vigilant concernant les personnes vulnérables, en particulier :

Comment porter plainte ?

Vous pouvez porter plainte de deux manières :

Cyberattaque concernant l’opérateur de téléphonie FREE

Une enquête est en cours concernant cette cyberattaque, elle a été confiée à la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) de la préfecture de Police de Paris.

Les obligations des organismes ayant subi une violation de données

Lorsque des fuites, vols ou pertes de données sont susceptibles d’engendrer un risque pour les personnes concernées, les organismes responsables doivent notifier la violation à la CNIL en lui fournissant des informations sur la nature de la violation, ses conséquences et les mesures prises pour y remédier.

La CNIL est alors en mesure d’accompagner les organismes en les conseillant, lorsque cela est nécessaire, sur la meilleure manière de réagir et d’améliorer leur posture de cybersécurité.

La CNIL peut aussi être amenée à collaborer avec d’autres acteurs institutionnels ayant aussi pour mission de veiller à la cybersécurité de l’espace numérique, tels que l’ANSSI, la section cyber du parquet de Paris (J3) ou encore cybermalveillance.gouv.fr.

À plus long terme, la connaissance fine des modes opératoires donnant lieu à des violations permet à la CNIL de créer des publications aidant à les prévenir ou à y remédier, à destination des organismes comme du grand public, au plus près de l’état réel de la menace. Elle permet aussi à la CNIL de partager son expérience avec les autres autorités en charge de la prévention du risque cyber et de bénéficier de la leur.

Le RGPD, la CNIL et la cybersécurité

La législation sur la protection des données personnelles – le règlement général de protection des données (RGPD) – impose à tous les organismes (entreprises, administrations, associations) d’assurer la sécurité des données personnelles.

La CNIL a quatre principaux rôles en matière de cybersécurité : elle conseille en amont les organismes sur les bonnes pratiques (ex : guide de la sécurité des données personnelles), elle contrôle en aval le respect de leurs obligations, elle reçoit et instruit les notifications de violation et enfin elle sensibilise les particuliers sur les risques.

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