Le raté Mediapro / Telefoot a laissé un certain nombre de stigmates dans le milieu du football et notamment concernant l’acquisition des droits de retransmission.
Si fut un temps, l’hypothèse d’une superstructure en charge de la négociation de ces droits, sous l’égide du ministère des Sports, aujourd’hui c’est une autre idée qui semble émerger pour limiter la capacité d’Amazon de renchérir dans le cadre de la procédure de renouvellement des concessions de diffusion.
Pour rappel, Amazon avait pu négocier à un très bas coût, à la suite du carnage Mediapro, les 80% de droits acquis pour la diffusion des matchs de Ligue 1 et 2 par la société espagnole.
Canal+ avait porté l’affaire notamment devant l’autorité de la concurrence, sans le moindre succès, d’où la nécessité de repenser en intégralité les modalités de mise en concurrence de ces droits.
Un texte initié à la demande de Canal+ ?
Un projet de Loi, initié par deux sénateurs dans le cadre de la refonte de l’audiovisuel public et de la mise en place de la souveraineté audiovisuelle, pourrait venir barrer la route à la plateforme de e-commerce, comme à tout autre intervenant extérieur au territoire européen et ne lui permettrait pas de se porter acquéreur de plus des 2/3 des droits mis sur le marché lors de la procédure d’appel d’offres tout comme il mettrait quelques limites à la LFP.
Ce texte indique en effet très clairement que « les diffuseurs extérieurs à l’Union européenne ne pourront pas s’approprier plus des deux-tiers des droits de diffusion lors d’un appel d’offres lancé par une ligue professionnelle pour attribuer les droits de diffusion d’une compétition » mais il ne pourrait être utilisé que dans le cas de l’intervention d’un diffuseur européen sur la totalité ou majeure partie de ces droits.
En d’autres termes, la situation de monopole générée par l’acquisition par Amazon de 80% des droits ne pourrait plus se reproduire mais limiterait l’investissement de la plateforme à 66%.