La Fédération Française des Télécoms est intervenue dans ce dossier épineux, peu après l’annonce du lancement d’une consultation publique par la Commission Européenne et plaide en faveur d’une « nécessaire contribution de la big tech ».
En d’autres termes, les géants du net devraient mettre la main à la poche afin de participer au financement du réseau qui, pour les opérateurs, est monopolisé par quelques uns sans pour autant pourvoir à son entretien de manière suffisante.
Conséquence : des frais supplémentaires mis à leur charge, ce qui ne leur plaît guère et entraîne une succession de coups de gueules de leur part depuis de nombreux mois, voire depuis plusieurs années pour Xavier Niel.
Une intervention qui cadre avec la consultation publique lancée il y a quelques jours
Une consultation publique a donc été annoncée il y a quelques jours notamment par Thierry Breton, à la tête de la Commission Européenne en charge du dossier ; l’occasion pour la FFT, qui regroupe l’ensemble des opérateurs, en dehors de Free, d’user de pédagogie pour aborder le sujet de manière limpide et expliquer leur position sur le sujet notamment à propos de :
- la part de volume grandissante d’une poignée d’acteurs du net (5 en tout), qui concentrent à eux seuls 52,18% du trafic ;
- l’impact de la présence de plus en plus active et grandissante de cette poignée de grands comptes, qui contraint les opérateurs à modifier leurs infrastructures pour les accueillir et gérer les flux subséquents notamment à certaines heures, lors desquelles le trafic est évalué à quasiment 80% ;
- or, les opérateurs, depuis plusieurs années, ont des objectifs drastiques à respecter et notamment intéressant le déploiement de la fibre, ce qui représente des investissements non négligeables avant qu’un quelconque retour sur investissement, si tant est que cela soit possible, puisse intervenir;
- Pour faire reste de raison, cette mutation technologique et la transition vers la fibre, enjoignent les nouveaux abonnés, auquel un flux supérieur est garanti, à consommer de plus en plus de streaming ou de contenu produits par ces géants qui saturent les réseaux.
Le chien se mord donc la queue et les opérateurs ne se trouvent pas dans une position dominante face à cela, ce qui ne leur permet pas de négocier ce qu’ils veulent comme ils le veulent au risque de créer un déséquilibre encore plus manifeste et un accès aux services moins fluide, avec des débits forcément impactés, ce qui a déjà été le cas chez certains opérateurs.
Pour résumer, la contribution supplémentaire qui serait mise à la charge des géants de la tech permettrait de :
- travailler main dans la main pour maintenir des infrastructures de qualité au bénéfice des usagers ;
- garantir un équilibre économique pour ceux qui bénéficient le plus des réseaux ;
- maîtriser la gestion de la bande passante par ceux qui ont accès à la plus grande part de trafic.
Certains commencent à s’y soumettre, mais ce n’est pas encore une généralité, notamment en utilisant des codecs ou formats révisés.
Pour le moment tout cela ne tient pas de la réalité concrète mais plutôt encore du fantasme sur papier et abstrait.