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TikTok, Trump et Pékin : la cession des actifs aux États-Unis suspendue en pleine tension géopolitique

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@Freenews Grok

Le dossier TikTok continue d’illustrer la complexité croissante des relations entre la Chine et les États-Unis. Cette fois, c’est l’accord de cession de TikTok aux États-Unis des actifs américains de la plateforme qui est mis en pause, suite à une intervention indirecte de Pékin. En toile de fond : les nouvelles tensions commerciales provoquées par la politique tarifaire de Donald Trump.

Selon deux sources proches du dossier selon Reuters, la Chine a signifié son refus d’approuver toute vente des actifs américains de TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance. Une réponse claire à l’annonce récente d’une hausse des droits de douanedécidée par le président Trump, dans le cadre d’un durcissement de sa politique commerciale vis-à-vis de Pékin.

Un délai prolongé mais un avenir toujours incertain

Donald Trump a décidé de prolonger de 75 jours le délai accordé à ByteDance pour vendre les activités américaines de TikTok à un acteur non chinois. Cette extension repousse donc l’échéance d’une éventuelle interdiction, initialement prévue en janvier 2025 selon une loi votée l’an dernier.

Pour autant, cette décision ne signifie pas une désescalade. Elle s’apparente plutôt à un sursis stratégique. En effet, sans cession effective à l’issue de ce délai, TikTok pourrait être contraint de cesser toute activité aux États-Unis, un marché essentiel pour son développement international.

Enjeux de souveraineté numérique et de cybersécurité

Depuis plusieurs années, les États-Unis accusent TikTok de menacer la sécurité nationale, en invoquant le risque de collecte de données au profit du gouvernement chinois. Une crainte que ByteDance a toujours démentie, mais qui n’a pas suffi à apaiser les tensions.

Washington souhaite désormais que les données des utilisateurs américains soient stockées et traitées localement, hors du périmètre d’influence chinois. Le principe est clair : relocaliser l’infrastructure numérique pour garantir un contrôle souverain sur les données sensibles.

Cette logique a déjà conduit plusieurs géants chinois à céder ou restructurer certaines de leurs activités à l’étranger. TikTok pourrait bien être le prochain domino à tomber, sauf si Pékin décide de durcir sa ligne politique.

Pékin bloque le jeu en réponse à la pression américaine

L’opposition de la Chine à la cession des actifs américains de TikTok n’est pas une surprise. Depuis 2020, Pékin a renforcé sa réglementation sur l’exportation des technologies sensibles, incluant les algorithmes d’intelligence artificielle, cœur du fonctionnement de TikTok.

En refusant d’approuver la vente, la Chine conserve un levier stratégique, tout en envoyant un message clair à Washington : elle ne se laissera pas dicter ses décisions économiques par des mesures unilatérales. Ce blocage remet donc en cause la faisabilité même de l’accord de cession.

Vers une nouvelle guerre froide technologique ?

Ce nouvel épisode marque une accélération de la fragmentation numérique mondiale. Entre mesures de restriction, relocalisation des infrastructures, contrôle des données et souveraineté algorithmique, le numérique devient un champ de bataille diplomatique à part entière.

La cession des actifs de TikTok aux États-Unis, au départ envisagée comme une solution pragmatique, devient aujourd’hui l’un des symboles les plus visibles du bras de fer sino-américain. Et sa résolution, quelle qu’elle soit, pourrait définir un nouveau standard pour les entreprises technologiques opérant à l’international.

Entre exigences de souveraineté, enjeux commerciaux et guerre des algorithmes, le dossier TikTok pourrait bien dessiner les contours de la prochaine décennie géopolitique du numérique.

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