Les négociations entre la Ligue de Football Professionnel (LFP) et CANAL+ ont finalement abouti à un échec total, une situation marquée par l’annulation de la dernière réunion prévue entre les deux parties. Ce rendez-vous qui était vital pour la conclusion d’une éventuelle transaction et qui devait se tenir entre Maxime Saada, président du directoire de CANAL+, et Vincent Labrune, président de la LFP, a été annulé à la dernière minute, confirmant ainsi l’impasse dans laquelle se trouvent les discussions sur les droits de diffusion de la Ligue 1.
Cette annulation intervient dans un contexte déjà tendu et complexe. En effet, depuis l’attribution des droits TV à Amazon en 2020 à un prix jugé ridicule après l’échec de Mediapro et de sa chaîne Telefoot, CANAL+ n’a cessé de manifester son mécontentement y compris en engageant des recours devant l’Autorité de la Concurrence, qui se sont révélés un véritable échec. La chaîne cryptée, se sentant lésée par cette décision, a exprimé à plusieurs reprises son intention de ne plus participer aux appels d’offres ni même d’engager des discussions sur les droits TV de la Ligue 1.
L’annulation de la réunion de mardi, à l’initiative de Maxime Saada, marque le paroxysme de cette mésentente. Selon des sources proches du dossier, Saada a été courroucé par les déclarations récentes de Vincent Labrune dans Le Monde, par lesquelles ce dernier justifiait le choix d’Amazon après l’échec de Mediapro. Ces arguments n’ont manifestement pas convaincu le patron de CANAL+.
Le suspens enfle
Ce désaccord persistant laisse la LFP dans une situation délicate à moins de deux mois du début de la saison 2024-2025. Sans diffuseur principal pour les matchs de Ligue 1, l’incertitude plane sur la manière dont les fans pourront suivre leur championnat national. Les négociations avec d’autres potentiels diffuseurs, comme DAZN et beIN Sports, n’ont également pas abouti, rendant la situation encore plus critique.
La LFP, consciente de l’urgence, envisage maintenant des alternatives. Parmi celles-ci, le lancement de sa propre chaîne de diffusion, accessible pour 25 euros par mois, semble être une option de plus en plus sage. Initialement prévue comme un plan B, cette solution pourrait devenir le plan principal face à l’absence de diffuseurs intéressés à des conditions financières raisonnables.
En réduisant ses attentes financières de 1 milliard à 500 millions d’euros par an pour les droits TV, la LFP espère rendre l’offre plus attractive, mais le temps presse. Cet échec retentissant des négociations avec CANAL+ souligne la complexité du marché des droits sportifs et les défis auxquels la LFP doit faire face pour assurer la visibilité de la Ligue 1.