Après plusieurs mois d’un suspense insoutenable, les deux Groupes à l’origine du projet de fusion ont annoncé, dans un communiqué de presse publié en début de soirée, son abandon.
Et pour cause, un certain nombre de concessions leur ont été imposées notamment par l’Autorité de la Concurrence, qui examinait le projet cette semaine, à huis clos, ce qui aurait eu pour effet de dénaturer celui-ci de l’intégralité de sa substance, de sorte qu’à terme, il ne présentait « plus aucune logique industrielle ».
Le mastodonte audiovisuel aurait en effet capté près de 70% du marché de la publicité et 35% de l’audience, ce qui n’était pas sans conséquences pour la concurrence.
« Bouygues, RTL Group, TF1 et le groupe M6 mettent aujourd’hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, annoncé le 17 mai 2021 », expliquent les quatre entités dans un communiqué. Puisque « seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération », les parties ont conclu « que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle ».
Ce communiqué intervient donc bien avant la restitution des conclusions de l’Autorité de la Concurrence, ce qui apporte un éclairage supplémentaire sur les difficultés qu’il pouvait engendrer à plus ou moins court terme non seulement aux yeux des spécialistes du droit comme de l’économie qui devaient statuer sur le sort du projet comme ceux de la concurrence, peu encline à ce qu’il voit le jour.