Deezer ou Spotify ont popularisé l’écoute gratuite et légale de musique, en streaming, et ont ainsi notablement changé les habitudes de consommation de musique des internautes. Néanmoins, le modèle n’avait guère évolué en ce qui concerne le téléchargement de morceaux. Beezik prétend, depuis mai 2009, faire bouger ce secteur en proposant légalement et gratuitement des morceaux en téléchargement !
Beezik propose aux utilisateurs inscrits de télécharger gratuitement des morceaux, voire des albums complets, provenant du catalogue de la major EMI (un total de 2 millions de morceaux est revendiqué pour le moment). Mais que peut donc bien se cacher derrière une si belle promesse ?
Nous avons testé le téléchargement sur Beezik. Concrètement, après s’être inscrit, il suffit de fouiller dans le catalogue de musiques et de sélectionner celle que l’on souhaite télécharger. Première constatation : pour acquérir un album complet, il faudra télécharger les pistes une par une ! Bon, admettons.
Les morceaux sont disponibles au format WMA (Windows Media) à 192 kbps, ce qui assure une qualité de son décente (sans toutefois atteindre les sommets de l’AAC à haut bitrate ou encore de formats non-destructeurs) mais prive également une bonne partie des utilisateurs d’une compatibilité correcte avec leur lecteur mp3 ou leur logiciel audio…
La plupart des albums du catalogue sont protégés par des DRM… alors que l’on croyait pourtant cette pratique révolue. Cela signifie non seulement que vous devrez passer par un logiciel compatible (Windows Media Player) pour les lire, mais également que vous devrez renouveler leur licence chaque mois. Enfin, cela réduit encore considérablement la compatibilité avec les lecteurs mp3…
Certains morceaux, plus rares, sont proposés sans DRM (mais toujours au format Windows Media). C’est même une nouveauté pour ce site, sur laquelle une grosse communication a été effectuée. Ces fichiers, disposant d’une signalétique bien particulière sur le site, peuvent être lus assez facilement à l’aide de VLC ou encore Winamp, ce qui est donc moins contraignant.
Le téléchargement d’un morceau n’est pas si simple ; pour assurer sa rentabilité, le site vous impose de regarder une publicité (vous pouvez généralement choisir entre plusieurs pubs proposées) d’une trentaine de secondes, tandis qu’une barre de progression du téléchargement s’affiche lors de ce visionnage. Ces vidéos sont pour le moment uniquement constituées de publicités musicales d’EMI ainsi que de quelques annonceurs comme McDonalds, et ne sont pas trop dérangeantes pour un single mais deviennent vite pénibles pour l’obtention d’un album complet. Notez tout de même que cette étape nécessite que Flash soit installé sur votre ordinateur.
On pourra enfin noter quelques défauts supplémentaires comme par exemple les tags (informations sur le morceau) mal renseignés. En effet, les noms des pistes sont souvent agrémentées d’informations telles que « Beezik remercie… » au lieu que cela soit mis dans le tag « Commentaire » prévu pour cela. De quoi faire rager de nombreux puristes !
Qu’on ne s’y trompe pas, malgré cette critique, Beezik reste une bonne initiative. Néanmoins, elle ne sera peut-être pas suffisante pour contrer le téléchargement illégal (autrement plus simple, plus rapide, de meilleure qualité et surtout sans DRM). On espère une évolution du service dans le bon sens (suppression des DRM, téléchargement d’albums en un seul morceau), ou un peu de concurrence pour motiver les concepteurs à faire mieux…