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Atos et l’État français : des négociations pour un rachat clé de ses actifs technologiques

La société informatique française Atos est au cœur de discussions stratégiques avec le gouvernement français concernant une acquisition de ses activités d’informatique avancée, valorisée à environ 500 millions d’euros. Cette opération, annoncée lundi par Atos, marque une étape importante pour la préservation des actifs technologiques essentiels à la souveraineté nationale.

Une restructuration au service de la souveraineté technologique

Atos, bien connu pour sécuriser les communications des services militaires et secrets français ainsi que pour la fabrication de supercalculateurs, est en pleine restructuration pour faire face à une dette colossale. Dans ce contexte, l’État français cherche à garantir que ces technologies stratégiques restent sous contrôle national.

Le ministre des Finances Antoine Armand a souligné cette priorité, déclarant :

« C’est le rôle de l’État français de garantir, en tant qu’actionnaire lorsque cela est justifié, la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques pour notre souveraineté. »

Cette démarche intervient après plusieurs mois de concertation entre Atos et les autorités françaises, qui souhaitent renforcer leur emprise sur les secteurs critiques face à des enjeux de sécurité nationale et d’indépendance technologique.

Les contours de l’accord : un enjeu financier majeur

Atos prévoit de signer un accord d’achat d’actions d’ici au 31 mai 2024, au terme d’une période d’exclusivité. L’accord inclut :

Ces actifs, rassemblés sous l’unité cybersécurité BDS d’Atos, regroupent environ 4 000 salariés et génèrent un chiffre d’affaires annuel de près de 900 millions d’euros.

Parallèlement, Atos entamera un processus de vente formel pour ses systèmes critiques et produits cybernétiques, toujours dans une optique de recentrage sur ses activités principales et d’allègement de son passif.

Un géant vacillant mais encore stratégique

Ancien fleuron européen des logiciels et technologies, Atos a traversé des années tumultueuses marquées par une décote massive de ses actions et des difficultés de restructuration. En dépit de cette crise, les perspectives restent prometteuses :

La valeur de l’action Atos, en chute libre ces dernières années, a toutefois enregistré un rebond spectaculaire lundi, avec une hausse de 160 %, clôturant à 0,41 euro à 10h47 GMT.

Un scénario de nationalisation en préparation ?

La vente des actifs critiques d’Atos relance également les spéculations sur une éventuelle nationalisation de la société. La Commission des finances du Parlement a récemment adopté un amendement en ce sens, signalant une volonté politique forte de préserver des technologies stratégiques.

L’analyse des experts : une offre revue à la hausse

Les analystes voient dans cette nouvelle étape un signal positif. Un observateur anonyme a estimé que :

« L’État français revient dans la course, avec une offre suggérant que le prix de vente des actifs sera supérieur aux 700 millions d’euros initialement mis sur la table. »

Cette montée en puissance témoigne de l’importance accordée à ces technologies dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles et de la montée des cybermenaces.

Une stratégie pour l’avenir

L’accord attendu entre Atos et le gouvernement représente bien plus qu’une simple transaction financière. Il s’agit d’un levier pour redéfinir l’avenir technologique de la France et garantir une autonomie stratégique face à des enjeux internationaux croissants.

Cette opération pourrait ainsi marquer un tournant pour Atos, autrefois considéré comme un leader européen de la tech, en l’aidant à retrouver sa solidité financière et à redevenir un acteur clé dans son secteur.

L’échéance du 31 mai sera donc scrutée de près, tant par les marchés financiers que par les observateurs des politiques industrielles françaises.

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