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Alcatel Submarine Networks : retour sous pavillon français après la vente finalisée par Nokia

Crédit@ASN

Le 31 décembre dernier a marqué une étape déterminante dans le secteur stratégique des télécommunications mondiales : Nokia a finalisé la vente d’Alcatel Submarine Networks (ASN) à l’État français. Après huit années passées sous contrôle finlandais, le fleuron des câbles sous-marins revient ainsi sous pavillon national, un mouvement stratégique à forte portée économique, technologique et géopolitique.

Un retour stratégique sous contrôle français

L’Agence des Participations de l’État (APE) a acquis 80 % du capital d’ASN, laissant temporairement 20 % à Nokia, qui conservera également une présence au conseil d’administration pour garantir une transition en douceur. Cette période transitoire devrait durer quelques mois, au terme desquels l’État français deviendra l’unique actionnaired’Alcatel Submarine Networks.

Ce rachat s’inscrit dans une stratégie plus large de souveraineté numérique et de sécurisation des infrastructures critiques. Les câbles sous-marins représentent en effet la colonne vertébrale d’Internet mondial, acheminant plus de 99 % du trafic international de données. Contrôler un acteur majeur de ce marché est donc une priorité stratégique pour un État soucieux de préserver ses intérêts numériques.

Un acteur clé sur la scène mondiale

Alcatel Submarine Networks n’est pas un acteur ordinaire dans le monde des télécommunications sous-marines. Avec plus de 750 000 km de câbles déployés à travers le globe – soit l’équivalent de 19 fois le tour de la Terre – ASN s’impose comme l’un des leaders mondiaux du secteur.

L’entreprise fait partie d’un cercle restreint d’acteurs capables de concevoir, fabriquer et installer des câbles sous-marins à grande échelle. Aux côtés d’ASN, on retrouve notamment Orange Marine, un autre acteur français de premier plan, ainsi que des entreprises internationales comme SubCom (États-Unis) et NEC (Japon).

Cette position dominante permet à ASN de jouer un rôle stratégique non seulement pour le déploiement de nouvelles infrastructures, mais aussi pour l’entretien et la sécurisation des câbles existants, essentiels au fonctionnement quotidien d’Internet mondial.

Une transition maîtrisée et un enjeu de souveraineté

Pour Nokia, cette vente marque un désengagement stratégique destiné à recentrer ses activités sur son cœur de métier : les équipements d’infrastructure réseau terrestre. Cependant, la transition a été pensée pour minimiser les risques opérationnels et assurer la continuité des projets en cours.

L’acquisition par l’État français garantit non seulement le maintien des compétences technologiques critiques sur le territoire national, mais aussi la protection d’infrastructures sensibles face aux risques géopolitiques croissants. Dans un contexte de tensions internationales et de cybermenaces accrues, contrôler un acteur aussi stratégique qu’ASN est une assurance contre d’éventuelles ingérences étrangères.

Un retour aux sources pour Alcatel Submarine Networks

L’histoire d’ASN est profondément ancrée en France. À l’origine, l’entreprise appartenait à Alcatel, puis à Alcatel-Lucent, avant d’être intégrée à Nokia en 2016, suite au rachat de l’ensemble du groupe franco-américain.

Ce retour sous pavillon français est donc un retour aux sources, mais également un signal fort envoyé au secteur technologique et industriel national : la France entend rester un acteur majeur dans les infrastructures numériques mondiales.

Une nouvelle ère pour ASN et la connectivité mondiale

Cette acquisition ouvre un nouveau chapitre pour Alcatel Submarine Networks. Avec le soutien de l’État, ASN pourra donc :

Ce retour sous pavillon français n’est pas seulement une réussite industrielle : c’est aussi un enjeu de souveraineté numérique, un investissement dans l’avenir des télécommunications et une réaffirmation du rôle clé de la France dans l’économie mondiale du numérique.

Avec cette opération, la France sécurise un levier majeur pour les années à venir, prouvant une fois de plus que la maîtrise des infrastructures numériques est un pilier essentiel de la compétitivité économique et de l’autonomie stratégique.

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