La contribution des géants de la tech au financement des réseaux, est depuis plusieurs années, un vaste problème, puisque ces derniers utilisent des infrastructures, en perçoivent des bénéfices sans toutefois contribuer à leur entretien, ce qui pour un grand nombre d’acteurs européens, est devenu un véritable problème.
Pour exemple, le coût du déploiement des infrastructures 5G, pour lesquelles les contributions mises à la charge des opérateurs, d’ores et déjà impactés financièrement par l’acquisition des bandes de fréquence, sont lourdes, et ne permettent pas de faire avancer le déploiement plus rapidement.
L’Union Européenne, forte de ce constat mais surtout les yeux rivés par quelques impératifs, serait tentée de solliciter des monstres du e-commerce notamment, qu’ils mettent la main à la poche et participent à la construction des antennes, dans le cadre d’une nouvelle Loi régissant les infrastructures télécoms, le Connectivity Infrastructure Act, dès le dernier trimestre de cette année.
Une réclamation de la part des opérateurs depuis plusieurs années.
Ce dispositif pourrait être perçu comme une première réponse aux attentes des opérateurs, mais également d’un certain nombre d’acteurs de la filière, qui s’interrogent sur la poursuite du déploiement sur l’intégralité du continent européen, particulièrement onéreux.
En France, pour l’année 2021 uniquement, les opérateurs ont engagé près de 15 milliards d’euros dans le renouvellement ou le déploiement des infrastructures, à tous niveaux : 5G, 4G ainsi que la fibre, ce qui freine leur croissance en raison d’un poste charges très conséquent.
En marge de cette situation, la stratégie commerciale des opérateurs et notamment Free, afin de maintenir un équilibre au niveau du coût des abonnements ainsi que le pouvoir d’achat des ménages, ne permet pas selon ses concurrents les plus directs, de dégager plus de marge afin d’investir encore plus dans le déploiement des infrastructures nécessaires.
Le choix cornélien entre maintien du pouvoir d’achat et investissements nécessaires.
Or, les géants de la tech ont nécessairement besoin des réseaux déployés par les opérateurs, ce qui en toute bonne logique, entraîne une réflexion quant à leur participation dans un avenir proche, ce qui est réclamé par les opérateurs, Free en tête, depuis plusieurs années et soutenu par le Commissaire Européen, Thierry Breton.
Cinq membres du Parlement européen auraient déjà demandé à faire lever les obstacles qui empêchent l’investissement massif de l’industrie des télécommunications dans les infrastructures, justement pour permettre la rédaction et l’application de ce texte, qui entraîne cependant quelques inquiétudes de la part des entreprises concernées, ce qui est le cas de Mozilla, dont la Vice-Présidente a déjà communiqué sur le sujet : « Nous sommes alarmés par des rapports récents suggérant que la Commission européenne envisage de nouvelles règles qui obligeraient certains fournisseurs de services en ligne à verser des contributions financières dédiées aux opérateurs de réseaux de télécommunications ».
Le sujet est dans les tablettes de l’Union Européenne et devrait substituer pour partie les textes pris au niveau national, qui imposent d’ores et déjà mais à moindre mesure, une contribution des mastodontes du net à l’entretien des infrastructures qui leur permettent de réaliser un chiffre d’affaires conséquent.
Mais non pas sans résistance…