C’était un secret de Polichinelle : Martin Ajdari, 55 ans, était pressenti pour succéder à Roch-Olivier Maistre à la présidence de l’Arcom. Ce jeudi, l’Élysée a confirmé cette hypothèse en annonçant officiellement la nomination de cet éminent haut fonctionnaire, reconnu pour son expertise dans le domaine des médias et de la régulation numérique.
Pour autant, cette nomination reste conditionnée à l’aval du Parlement. Dans les semaines à venir, Martin Ajdari devra convaincre les députés et sénateurs, étape incontournable avant de rejoindre les bureaux de l’Arcom, situés quai André-Citroën, dans le 15ᵉ arrondissement de Paris.
Un choix mûrement réfléchi
Selon un ancien conseiller politique, Emmanuel Macron a pris son temps pour désigner le successeur de Roch-Olivier Maistre, dont le mandat s’achève en février prochain. « Le président avait encore deux mois pour trancher, mais il semble vouloir anticiper un éventuel chaos institutionnel si la situation politique venait à se détériorer », explique cette source.
Ce choix s’inscrit également dans une logique stratégique. Le profil de Martin Ajdari, fin connaisseur des rouages administratifs et parlementaires, devrait faciliter son passage devant l’Assemblée nationale et le Sénat. « Son expérience et son réseau pourraient désamorcer d’éventuelles tensions politiques autour de cette nomination », confie un observateur proche du dossier.
Un parcours au service des médias et de la culture
Polytechnicien et diplômé de l’École nationale d’administration (ENA), Martin Ajdari s’est imposé au fil des années comme une figure incontournable dans les sphères médiatiques et culturelles. Ancien directeur général de France Télévisions, il a également occupé des postes clés au ministère de la Culture, où il a piloté des dossiers sensibles liés à l’évolution des modèles audiovisuels et numériques.
Sa connaissance approfondie des enjeux stratégiques du secteur, couplée à une capacité reconnue à bâtir des consensus, en fait un choix pertinent pour diriger l’Arcom dans un contexte marqué par de nombreux défis : lutte contre les fake news, régulation des plateformes numériques, et transformation des médias traditionnels face à la révolution numérique.
Un mandat sous le signe de l’adaptation
Si sa nomination est validée, Martin Ajdari devra rapidement prendre ses marques pour gérer les chantiers en cours et anticiper ceux à venir. Sous la présidence de Roch-Olivier Maistre, l’Arcom a joué un rôle central dans la régulation des contenus numériques et audiovisuels, mais le contexte évolue rapidement.
L’arrivée de l’intelligence artificielle dans les processus médiatiques, l’émergence de nouveaux modèles économiques pour les plateformes de streaming, ou encore les tensions autour de la neutralité du net sont autant de sujets sur lesquels le futur président devra se positionner.
Cette nomination intervient également alors que le paysage politique est incertain, ajoutant une dimension politique à un poste déjà stratégique. En cas de validation parlementaire, Martin Ajdari deviendra une figure clé de l’écosystème audiovisuel et numérique français, incarnant la continuité et l’adaptation dans un monde en pleine mutation.