Face aux critiques persistantes de ses rivaux européens, Google a annoncé de nouvelles modifications relatives à son moteur de recherche dans le cadre des exigences de la loi sur les marchés numériques (DMA). Cette législation, entrée en vigueur en 2022, vise à limiter la domination des grandes entreprises technologiques, interdisant notamment à Google de favoriser ses propres produits et services sur sa plateforme.
Des changements sous pression réglementaire
Depuis l’instauration de la DMA, Google, le moteur de recherche dominant au niveau mondial, a dû faire face à des revendications de divers secteurs, notamment les sites de comparaison de prix, les hôtels et les compagnies aériennes. Ces acteurs affirment que les ajustements antérieurs de Google ont eu des effets négatifs significatifs sur leur trafic, avec des baisses allant jusqu’à 30 % sur les clics de réservation directe.
En réponse, Oliver Bethell, directeur juridique de Google, a publié un article de blog annonçant des propositions supplémentaires :
« Nous avons proposé d’autres changements à nos résultats de recherche européens pour tenter de répondre à ces demandes, tout en respectant les objectifs fixés par la DMA. »
Des modifications pour satisfaire les parties prenantes
Les nouvelles mesures proposées par Google incluent notamment des formats permettant aux utilisateurs de choisir entre les sites de comparaison et les sites des fournisseurs directs, mais également des formats enrichis puisque les concurrents pourront afficher des prix et des images directement dans les résultats de recherche mais aussi de nouveaux blocs d’annonces dédiés aux sites de comparaison, offrant une visibilité accrue.
En Allemagne, Belgique et Estonie, Google teste également une approche rétro, supprimant temporairement les cartes interactives d’hôtels et revenant au format « dix liens bleus », ancien standard des résultats de recherche. Cette expérimentation vise à évaluer l’intérêt des utilisateurs pour des résultats simplifiés.
Un équilibre délicat entre régulation et innovation
Si Google se conforme à la DMA, l’entreprise se montre prudente quant aux impacts sur les utilisateurs :
« Nous sommes très réticents à prendre cette mesure, car la suppression des fonctionnalités utiles ne profite pas aux consommateurs ou aux entreprises en Europe, » a ajouté Bethell.
Cette posture reflète les tensions entre l’obligation de répondre aux régulateurs et la préservation d’une expérience utilisateur compétitive.
Des sanctions potentielles pour non-conformité
La Commission européenne, chargée de veiller à l’application de la DMA, surveille de près les initiatives de Google. Toute violation de cette législation pourrait entraîner des amendes allant jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial annuel de l’entreprise.
Alors que Google tente de concilier innovation et régulation, ses rivaux restent vigilants, et l’impact des ajustements proposés sera scruté de près par les parties prenantes et les régulateurs.
Une bataille entre géants et petites entreprises
Cette nouvelle phase d’ajustements souligne les difficultés auxquelles Google est confronté au sein d’un marché de plus en plus régulé. En Europe, la DMA marque une étape clé dans la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles des Big Tech, mais des questions subsistent quant à la manière dont ces régulations affecteront à long terme les utilisateurs, les entreprises locales et l’écosystème numérique global.