La quatrième édition de l’observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique, publiée par l’Arcep, met en lumière des améliorations significatives sur l’ensemble du territoire. Cet outil de suivi, lancé en juillet 2023, vise à évaluer l’impact des efforts menés par la filière pour résoudre les problèmes de qualité des réseaux.
Un observatoire au service de la transparence
L’Arcep, autorité de régulation des télécoms, collecte et analyse des données sur deux indicateurs clés :
- Le taux de pannes : il mesure les dysfonctionnements constatés après la mise en service.
- Le taux d’échecs au raccordement : il évalue les difficultés rencontrées lors de la connexion des foyers et entreprises à la fibre optique.
Ces indicateurs permettent de suivre l’évolution des performances des différents réseaux déployés, qu’ils soient opérés par des acteurs nationaux comme Altice ou régionaux comme Altitude.
Des améliorations sensibles, mais contrastées
Les résultats de cette quatrième édition montrent des progrès encourageants :
- Taux de pannes : la majorité des réseaux, notamment ceux ayant bénéficié d’un plan de remise en état, affichent une diminution des pannes.
- Taux d’échecs au raccordement : bien que la situation reste hétérogène, des améliorations notables sont observées sur certains réseaux, en particulier ceux d’Altice et d’Altitude, qui se rapprochent des standards du marché.
Ces avancées sont le fruit des efforts conjoints des opérateurs d’infrastructure et des opérateurs commerciaux, qui mettent en œuvre des plans d’action pour fiabiliser leurs réseaux.
Une dynamique à confirmer sur le long terme
Malgré ces résultats positifs, l’Arcep appelle à la prudence. Les indicateurs devront être suivis sur plusieurs années pour juger pleinement de l’efficacité des travaux engagés. Les défis liés à la qualité des interventions techniques, à la maintenance des infrastructures, et au respect des processus industriels par les opérateurs restent importants.
Vers un enrichissement de l’observatoire
Pour mieux refléter l’expérience des utilisateurs, l’Arcep prévoit d’intégrer de nouveaux indicateurs dans ses prochaines éditions. Ces ajouts devraient permettre de mieux évaluer :
- La qualité de l’expérience utilisateur : temps de mise en service, satisfaction client, résolutions des pannes.
- Le respect des processus industriels : conformité des interventions et prévention des malfaçons.
Un enjeu stratégique pour les télécoms en France
Avec plus de 20 millions de foyers raccordés à la fibre optique en France, cette technologie est devenue une infrastructure essentielle pour les télécommunications et l’accès à Internet. Consciente des défis, l’Arcep a engagé depuis 2019 une collaboration étroite avec les opérateurs pour résoudre les dysfonctionnements observés.
En septembre 2022, les opérateurs ont présenté un plan d’action Qualité de la fibre, suivi de près par l’Arcep et le gouvernement. Ce plan repose sur deux axes :
- Améliorer la qualité des interventions techniques, avec des contrôles renforcés et des corrections systématiques des malfaçons.
- Reprendre les réseaux les plus défaillants, en remettant à niveau les infrastructures, en redimensionnant les équipements, et en alignant les systèmes d’information avec les réalités du terrain.
Un bilan en construction
L’observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique s’inscrit dans cette démarche globale, apportant des données objectives sur l’état des infrastructures et les progrès réalisés. Toutefois, l’Arcep souligne que ces indicateurs ne couvrent pas toutes les problématiques, notamment celles spécifiques aux opérateurs commerciaux.
Une filière mobilisée pour répondre aux attentes
Si les efforts déployés commencent à porter leurs fruits, la filière reste mobilisée pour atteindre un niveau de qualité conforme aux attentes des utilisateurs. La fibre optique, vecteur d’innovation et de transformation numérique, ne peut pleinement jouer son rôle que si ses performances sont fiables et durables.
La publication régulière de cet observatoire offre une visibilité essentielle sur l’avancement de ces travaux et la volonté collective de faire de la France un leader en matière de connectivité haut débit.