Intel, le géant des semi-conducteurs, est confronté à une période de turbulences qui pourrait lui coûter sa place dans le prestigieux indice Dow Jones Industrial Average (DJIA). Entrée dans le Dow Jones en 1999 au sommet de la bulle des dot-com, Intel, aux côtés de Microsoft, a longtemps été un symbole de l’ascension des technologies numériques. Cependant, la chute spectaculaire de son action cette année pourrait marquer un tournant décisif pour l’entreprise américaine.
En 2024, les actions d’Intel ont plongé de près de 60 %, faisant d’elle la société la moins performante de l’indice Dow Jones cette année. Une chute qui a également entraîné le titre à son niveau le plus bas parmi les entreprises de l’indice, lequel est pondéré par les prix des actions. La baisse de la capitalisation boursière d’Intel, désormais inférieure à 100 milliards de dollars pour la première fois en trois décennies, accentue les inquiétudes sur sa viabilité à long terme.
L’IA a un impact mais les enjeux sont également industriels
L’une des raisons majeures de la débâcle d’Intel réside dans son retard à saisir les opportunités offertes par l’intelligence artificielle (IA). Alors que des entreprises comme Nvidia dominent le marché de l’IA générative, Intel a manqué le coche, notamment en ne saisissant pas une opportunité d’investissement clé dans OpenAI. En parallèle, les pertes s’accumulent dans l’unité de fabrication sous contrat d’Intel, créée pour concurrencer des leaders comme TSMC.
Pour redresser la barre, Intel a suspendu ses dividendes et annoncé des licenciements touchant 15 % de sa main-d’œuvre. Cependant, ces mesures semblent insuffisantes pour certains analystes, qui estiment que ces efforts arrivent trop tard pour changer la trajectoire descendante de l’entreprise.
Une sortie du Dow Jones imminente ?
La possibilité qu’Intel soit retiré du Dow Jones n’est pas nouvelle, mais les récents résultats financiers de l’entreprise pourraient bien être le catalyseur final. Selon Ryan Detrick, stratège en chef chez Carson Group, l’exclusion d’Intel du Dow aurait pu être anticipée depuis un certain temps. Le Dow Jones, qui privilégie les actions à prix élevé et stables, pourrait considérer le titre d’Intel comme trop faible, surtout par rapport à des géants comme UnitedHealth Group, dont le prix des actions est 29 fois plus élevé.
Si Intel devait quitter le Dow Jones, plusieurs candidats potentiels pourraient le remplacer. Nvidia est un favori évident grâce à son rôle prépondérant dans l’IA et à une performance boursière impressionnante avec une hausse de plus de 160 % cette année.
Cependant, la volatilité de ses actions pourrait être un frein, le Dow Jones favorisant généralement des titres plus stables.
Texas Instruments (TI), avec sa longue histoire dans les semi-conducteurs et une solide présence manufacturière aux États-Unis, est une autre option. Les actions de TI ont augmenté de plus de 20 % cette année, atteignant un niveau plus proche du prix moyen des titres du Dow, ce qui pourrait en faire un candidat idéal selon les critères de l’indice.