Cinq hommes ont été condamnés cette semaine par un jury fédéral à Las Vegas pour leur rôle dans l’exploitation de Jetflicks, un service de streaming illégal considéré comme l’un des plus grands aux États-Unis. Selon les autorités, Jetflicks offrait plus de contenu que Netflix, Hulu, Vudu et Prime Video combinés.
Un service de streaming illégal mais extrêmement lucratif
Jetflicks facturait 9,99 $ par mois pour son service, générant par conséquent des millions de dollars de revenus d’abonnement. Le ministère de la Justice a indiqué que ce service avait causé des « dommages substantiels aux propriétaires de droits d’auteur d’émissions de télévision » selon Variety. À son apogée, Jetflicks revendiquait plus de 183 200 épisodes de télévision, surpassant ainsi les catalogues combinés des principaux services de streaming légaux.
Selon les documents judiciaires et les preuves présentées lors du procès, depuis 2007, les 5 hommes condamnés utilisaient des « scripts informatiques sophistiqués » et des logiciels pour pirater des épisodes de télévision via des sites comme Pirate Bay et Torrentz. Ils téléchargeaient ces contenus illégaux et les hébergeaient sur les serveurs de Jetflicks.
En 2019, ils ont été accusés de « complot en vue de violer la loi pénale fédérale sur le droit d’auteur ». Le jury a condamné les cinq hommes. L’un d’entre eux a été condamné pour deux chefs d’accusation supplémentaires de blanchiment d’argent par dissimulation et trois chefs d’accusation de violation criminelle du droit d’auteur,, ce qui n’est pas rien et lourd de conséquences aux USA. Il risque une peine maximale de 48 ans de prison, tandis que les autres accusés risquent chacun jusqu’à cinq ans de prison.
Une tentative de dissimulation loufoque du service pour se tirer d’affaire
Les procureurs fédéraux ont révélé que lorsque des plaintes de titulaires de droits d’auteur et des problèmes avec les fournisseurs de services de paiement ont menacé Jetflicks, les accusés ont tenté de dissimuler le service en une société de divertissement aéronautique. Nicole Argentieri, procureure générale adjointe principale et chef de la division criminelle du ministère de la Justice, a déclaré : « Les accusés exploitaient Jetflicks, un service de streaming illicite qu’ils utilisaient pour distribuer des centaines de milliers d’épisodes de télévision volés. Leur plan a généré des millions de dollars de profits criminels, tout en causant des pertes considérables aux propriétaires de droits d’auteur. »
Karyn Temple, vice-présidente exécutive principale de la Motion Picture Association et avocate générale mondiale, a de son côté qualifié le verdict de « victoire historique pour les droits de propriété intellectuelle ». Elle a d’ailleurs félicité le ministère de la Justice pour sa poursuite réussie des contrevenants qui ont enfreint les œuvres protégées par le droit d’auteur.
Un ancien membre du groupe Jetflicks, a par ailleurs quitté le service pour créer un site concurrent nommé iStreamItAll, proposant des abonnements mensuels à 19,99 $. Comme Jetflicks, iStreamItAll distribuait du contenu télévisuel et cinématographique sans autorisation.
En 2019, Polo a plaidé coupable à des accusations criminelles de droit d’auteur et de blanchiment d’argent. En 2020, il a été condamné à 57 mois de prison et à renoncer à 1 million de dollars en « produits criminels ».