Le troisième trimestre aura été l’occasion pour l’Autorité de Régulation, de mettre en évidence les difficultés rencontrées par le déploiement FTTH qui, au fond, ne sont un mystère pour personne, dans le cadre d’un bilan qui in fine rejoint les craintes émises par les opérateurs ces dernières semaines.
Mais si des difficultés sont soulevées, elles intéressent essentiellement selon l’ARCEP, les zones AMII et très denses, qui observent un ralentissement inquiétant selon elle.
C’est du moins ce qu’elle relate dans son dernier suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit publié en toute fin de semaine dernière, relevant 33,1 millions de locaux raccordables au très haut débit outre 17,1 millions d’abonnés à une offre fibre, ce qui est plutôt bien avec un bémol cependant quant au rythme qui quant à lui observe un fort ralentissement par rapport au trimestre précédent qui faisait état de 1,1 million de prises connectées sur les grandes métropoles.
Alors certes le résultat n’est pas catastrophiques sauf si on y regarde dans le détail, zone après zone puisque seulement 180 000 locaux ont été rendus raccordables dans les zones AMII, ce qui est le rythme le plus lent connu depuis 2015.
Orange et SFR directement mis en cause.
En cause Orange et SFR, liés par un contrat dont les termes sont on ne peut plus clairs et qui engagent les deux sociétés à élaborer leur propre réseau ; et c’est justement ce point qui pose difficulté, créant une disparité de traitement avec les RIP dont le rythme de déploiement est infiniment plus soutenu avec 770 000 prises désormais raccordables durant le trimestre de référence soit une multiplication par 4.
Constat identique pour les zones très denses, ce qui inquiète l’ARCEP et l’a contrainte à constater une baisse de près de la moitié par rapport à l’année passée des prises raccordables.
Cette situation est avant toute chose l’occasion pour le gendarme des télécoms, de dresser un bilan du déploiement mais surtout du respect des engagements pris par l’ensemble de ses protagonistes, dont SFR et Orange : le premier s’étant engagé à raccorder 92% des prises d’ici la fin de l’année 2020, contre 100% pour son concurrent le plus direct, en 2022.
Or, à ce jour, Orange ne peut se prévaloir que de 87% et SFR, 95%,sans que leurs raccordements aient été intégralement effectués cependant.
Malgré un bilan en demi-teinte, le FTTH séduit de plus en plus de public avec une forte croissance maintenue au niveau des abonnements souscrits, quel que soit l’opérateur de près de 11 points sur l’ensemble de l’année.
Au 30 septembre 2022, 20,7 millions d’abonnements THD étaient soit 725 000 supplémentaires par rapport au deuxième trimestre de l’année.