Il était sans nul doute impossible pour le Conseil d’Administration d’Orange, composé à 20% par l’Etat lui-même, de ne pas entériner le départ de Stéphane Richard, qui souhaitait pourtant poursuivre son activité à la tête de l’opérateur historique, après sa condamnation par la cour d’Appel de Paris, dans le cadre du procès intéressant l’arbitrage du litige Tapie / Crédit Lyonnais.
Un an de sursis et 50 000 € d’amende lui ayant été imposés, Stéphane Richard avait dès lors proposé sa démission au Conseil d’Administration, qui s’est réuni hier soir à 18 heures.
Dès à présent, c’est surtout la stabilité de la gouvernance d’Orange qui pose déjà ; situation à laquelle il a été trouvé solution, par le maintien de Stéphane Richard dans ses fonctions, jusqu’au 21 janvier prochain, date à laquelle une autre devrait être mise en place.
Il faut dire que cette condamnation est lourde de sens pour Stéphane Richard, qui avait fait l’objet d’une mise en examen dans le courant de l’année 2013, pour escroquerie en bande organisée, puis d’un renvoi devant la chambre correctionnelle, en 2017, avec Bernard Tapie et Pierre Estoup, et Maurice Lantourne, avocat de l’homme d’affaires avant de bénéficier d’une relaxe en 2019 ; décision dont appel avait été immédiatement relevé par le Parquet et unanimement critiquée par ailleurs.
Pour Stéphane Richard, cette décision demeure inique, au regard du défaut de condamnation de Christine Lagarde dont il était alors directeur de cabinet, à l’origine de la décision d’arbitrage litigieuse et alors que cette dernière n’a été destinataire que d’un simple rappel à l’ordre, pour négligence.
Pour l’heure, et même si Stéphane Richard a clairement manifesté sa volonté de se pourvoir en Cassation du chef de la décision rendue, il y avait lieu de prendre les décisions qui s’imposaient du côté de chez Orange où « L’annonce de la condamnation de Stéphane Richard par la Cour d’Appel a été un choc pour le personnel d’Orange, selon les propres termes de Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC d’Orange dans les colonnes du Figaro.
« Il n’y pas urgence à démettre Stéphane Richard de ses deux mandats (Président et Directeur Général) même si son maintien ne peut être durable. Le Conseil d’Administration doit prendre le temps de choisir les meilleurs candidats aux postes de Président et de Directeur Général. Orange est une entreprise essentielle à la nation» précisait-il dans la foulée, confirmant notamment le soutien du personnel d’Orange à sa direction.