La semaine passée, l’ARCEP a publié son dernier baromètre relatif à la qualité du réseau 5G. Un document qui n’a pas manqué de soulever quelques remarques de la part de Free Mobile placé en dernière position, loin derrière la concurrence, et notamment Orange, en termes de performances concernant notamment ses débits.
L’opérateur a d’ailleurs publié en parallèle et dans la foulée de l’autorité de régulation, un communiqué de presse s’inscrivant en faux et démontrant que ses débits sont concrètement bien plus élevés que ce qui a été relevé par l’ARCEP, pointant du doigt des performances moins élevées que sur le réseau d’ancienne génération, notamment dans les zones de densité moyenne, ce qui serait un comble.
Sauf que la méthodologie utilisée par l’ARCEP pour procéder aux mesures de débit est plus que discutable et surtout ne prennent pas en compte un certain nombre de paramètres en termes de relevés, le gendarme des télécoms ayant utilisé une seule et unique connexion en monothread pour procéder à ses échantillonnages, sur l’ensemble du territoire, laissant la part belle à des différences magistrales entre les résultats obtenus et la réalité concrète.
Monothread ou multithread that is the question …
L’ARCEP ne nie pas avoir utilisé cette seule technologie, bien au contraire, puisque selon ses propres termes, « Il s’agit aujourd’hui de l’usage majoritaire sur internet. Même lorsque plusieurs applications sont ouvertes sur un mobile, en pratique, la plupart du temps, un seul des flux est utilisé à un instant donné. Ce protocole semble donc à ce stade plus proche de l’usage client et permet de révéler les efforts d’optimisation des réseaux des opérateurs en ce sens ».
En d’autres termes, on ne parlerait plus de performances réelles mais de capacité maximale du réseau, ce qui est bien différent de ce qui est relevé voire intègre même une certaine logique, relevée par Free dans son communiqué de presse, mettant de son côté en exergue la bonne gestion de ses moyens techniques, d’une manière particulièrement rationnelle.
Car pour Iliad, l’accent a été mis sur la connexion multithread, particulièrement adaptée à la plupart des usages liés au web, la majeure partie des sites internet utilisant « entre 2 et 200 connexions TCP associées à 1 à 10 connexions UDP QUIC pour le contenu vidéo » et par voie de conséquence les débits réels ne peuvent être réalisés différemment qu’avec des applications dédiées comme par exemple nPerf.
Dans un objectif de clarté, l’opérateur de Xavier Niel s’est donc tourné vers une société affiliée à l’ARCEP de bien vouloir procéder à la réalisation de 50 nouvelles mesures, tous opérateurs confondus, afin de mettre en évidence le bien fondé de ses propres arguments, et l’inanité des mesures prises par l’Autorité de régulation, dans le cadre de son échantillonnage, ce qui a été effectué dans le courant de la première semaine du mois de novembre.
Et force est de constater que les résultats sont bien différents.
Comme quoi une véritable étude ne peut prospérer valablement sans un ajustement de sa propre méthodologie à la réalité de terrain.
4 commentaires
Une prise de discussion plus que discutable. Quoi qu’en dise free le resultat est la: en monothread ils ont un pb, en multithread, non. Du coup, le pb est toujours la, et … ben c’est bien le meme pb qu’a souligné l’arcep ? et non, il est vraiment pas certain que les deux methodes ne se valent pas, encore moins sous pretexte de leur age, loin de là.
@NINJAW: Pas vraiment, ce n’est pas uniquement un problème monothread vs multithread. D’ailleurs, sur le test ci-dessus, les résultats en monothread sont très bons pour Free. Ils le sont d’ailleurs sur les tests de débit réalistes tels que NPerf. Ceux-ci mesurent les performances réelles sur des cas pratiques. Tout un chacun peut le vérifier sur son smartphone.
Le fond du problème, c’est le dispositif de test utilisé par l’ARCEP. Il se limite à une portion de smartphone. Une sorte de smartphone amputé d’une partie de ses facultés. Ça porte sur deux choses en particulier l’aspect mono et multithread effectivement, mais surtout sur l’algorithme de gestion de la charge du réseau qui peut être soit Cubic (protocole de 2008), soit BBR (protocole de 2016). Aujourd’hui, en pratique, c’est BBR qui est le plus utilisé. Pour présenter les meilleures performances sur les smartphones actuels, Free a choisi de plus privilégier BBR par rapport à Cubic. Vu que le test de l’ARCEP utilise exclusivement Cubic, les résultats sont catastrophiques, et c’est normal. Si l’ARCEP utilisait des tests basés sur la réalité des usages et intégrait donc aussi BBR les résultats serait non seulement tout à fait différents, mais surtout beaucoup plus représentatifs de la réalité du terrain.
@simon tres bien. Le test est limité, mais tu ne precise pas pkoi, tout comme free. Le resultat est tjrs la: free a un pb et pas les autres. Ta justification d’une portion de smartphone ne tient pas du tout la route, surtout sans details. Je suis parfaitement concient des particularités de free et j’accepte les histoires de frequences et de roaming orange, et meme de la chute vertigineuse de qualité 3g parisienne que free n’expliquera jamais. Mais la non, ces excuses n’en sont pas. Du tout, tant que yaura pas une explication precise : de quoi tu parle de parc de smartphones ?
@NINJAW oui, mais ça veut aussi dire que si l’ARCEP avait fait l’inverse (ce qui n’était pas mieux), c’est-à-dire retenir uniquement BBR, alors, ce sont les autres opérateurs qui auraient eut un handicap par rapport à Free (vu que s’ils privilégient Cubic, ils sont obligatoirement moins bons en BBR). En ce moment, tu serais donc en train de dire que tous les opérateurs ont un problème en monothread, sauf Free. Ce ne serait pas plus pertinent pour autant. Le problème dans l’histoire, c’est bel et bien le choix arbitraire et réducteur fait par l’ARCEP.