Laure de La Raudière, la nouvelle présidente de l’Arcep est un nouvelle fois entrée dans le vif du sujet ce mercredi , dans le cadre d’une audition organisée par le Sénat.
Deux mois après ses prises de fonctions, elle s’attaque à nouveau à la situation actuelle du réseau cuivré et aux défaillances d’ Orange dans le cadre de son entretien.
Pannes à répétition, poteaux cassés non réparés, lignes arrachées, qui privent les abonnés de connexion, mais les poussent à procéder eux-mêmes …. à leurs propres réparations si cela leur est possible, de manière à disposer à nouveau de leur accès internet.
L’entretien du réseau cuivré : un investissement à perte selon Orange.
En effet, Orange pourtant responsable de ce défaut d’entretien, pointe de son côté du doigt les frais mis à sa charge, assumés seul, alors que le basculement vers la Fibre est une priorité gouvernementale. Et pour cause, cet entretien génère selon Stéphane Richard, qui n’a de cesse de s’exprimer sur le sujet, près de 500 millions euros d’investissement, considéré comme peu rentable à terme, revendiquant dans le même temps une surfacturation des tarifs appliqués au dégroupage d’un montant de 3 €.
Or, pour les opérateurs tiers, l’utilisation de ce réseau a un coût, certes partagé mais non négligeable, en dehors des problématiques générées par les dysfonctionnements dont ils ne sont pas directement responsables et qui, d’une manière indirecte, leur sont pourtant reprochés par leurs abonnés.
Si Laure de la Raudière, lors de son audition par le Sénat hier matin, s’est montrée attentive aux arguments d’Orange sur le sujet et notamment en raison de l’arrêt progressif du déploiement du réseau cuivré, elle a néanmoins tenu à attirer l’attention sur le simple fait que cette disparition au profit de la Fibre, ne serait pas totalement effective avant 2030, remettant ainsi les pendules à l’heure quant aux difficultés rencontrées par les abonnées.
« Dans de nombreux territoires, c’est un calvaire pour la population. La situation n’est pas acceptable, a dénoncé Laure de La Raudière devant la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat. Beaucoup de Français utilisent encore le cuivre pour téléphoner ou accéder à Internet. Ils doivent donc avoir une bonne qualité de service tant qu’ils ne basculent pas vers la fibre. »
Une position ferme qui laisse présumer dans les mois à venir, d’un bras de fer sur le sujet entre l’opérateur historique et la nouvelle Présidente de l’autorité de régulation, qui ne semble pas marquer la moindre possibilité de recul dans ses convictions.
L’intervention intégrale de Laure de la Raudière est disponible ici.