Plus de quatre mois après son lancement et alors que la situation sanitaire s’enlise comme nous dirige vers un nouvel état d’urgence mis en place dès demain, il est tout à fait opportun de faire un bilan de l’un des piliers des mesures de déconfinement mises en place le 2 juin dernier. Et l’on ne peut pas dire que StopCovid soit une réussite magistrale. Bien loin de là.
Et pour cause.
Cette application, censée tracer les personnes atteintes du virus comme alerter les cas contacts, a été impopulaire dès le départ car marquée des stigmates du recueil massif de données comme d’un manque de limpidité de la part de ses concepteurs comme du gouvernement qui l’a mis en place.
Résultat, quelques milliers de personnes uniquement ont téléchargé cette application disponible sur les plateformes Apple et Google, dans des conditions abracadabratesques frôlant le ridicule y compris auprès des Etats voisins comme par exemple l’Allemagne ou le Royaume-Uni qui basent leur application sur l’API Exposure Notification d’Apple ou Google en lieu et place du méconnu protocole Robert.
Une technologie en rupture avec ses consoeurs européennes …
Il faut dire que le procédé technologique, basé sur un modèle catalan n’avait dès le départ rien à voir avec ceux proposés habituellement en France. Des « détails » qui ont coûté cher à StopCovid, notamment en termes de crédit.
Mais cela aurait pu passer inaperçu, si le spectre de nouvelles mesures soit de confinement partiel soit restrictives de libertés n’étaient pas venu porter un nouvel éclairage sur ce raté du numérique comme l’on se plaît-on parfois à rappeler à Cédric O, contraignant le gouvernement à proposer une nouvelle version à l’aune d’une deuxième vague pandémique.
Car cet échec se matérialise avant tout par des données chiffrées :
- 2,2 millions de téléchargements ;
- 7 969 signalements ;
- … 472 notifications selon les chiffres officiels.
Une gabegie cuisante engageant le gouvernement sur la voie d’une refonte complète de l’application qui, pour faire oublier ses errements, change également d’intitulé appelant, benoîtement, à l’union face au virus.
Mais qu’est-ce qui changement véritablement ?
En premier lieu, il est nécessaire d’avoir véritablement conscience que l’on nous vend une refonte magistrale, en rupture avec le code initial de l’application. Cela est-il véritablement le cas ?
Rien sur le sujet si ce n’est un changement radical d’interface, implémentée sur une infrastructure qui posait le véritable problème notamment quant au recueil et au stockage des données.
En d’autres termes, si vous n’avez pas encore cerné le virus depuis le début de l’épidémie, Tous Anti-Covid vous dispensera toute l’information nécessaire à votre sensibilisation au risque comme les lieux où il est possible de se faire tester, la situation épidémique de l’agglomération où vous vous situez après avoir renseigné votre localisation de manière manuelle. Ce qui n’est en aucun cas garant de la confidentialité des données de géolocalisation des utilisateurs ..
D’autant que pour le reste, le contact tracing mis en place dans la version antérieure demeure à l’identique dans cette nouvelle application censée alerter chaque usager à activer manuellement le système dans certains lieux considérés comme sensibles comme les restaurants ou les … réunions familiales.
Un relooking qui ne doit pas cacher les problématiques liées aux caractéristiques qu’il vient camoufler et sur lesquelles l’Etat ne communique que peu sur les éventuelles retouches qui ont été apportées.
Le lancement de cette nouvelle version est prévu le 22 octobre prochain.
Un commentaire
« Mais qu’est-ce qui changement véritablement ? » toujours la même et toujours aussi compliqué à lire, ça manque vraiment de sérieux Freenews dorénavant…