L’application StopCovid est bien évidemment au cœur de bon nombre de discussions, à quelques encâblures de la mise en oeuvre des premières mesures de déconfinement, dont le point de départ est fixé au 11 mai 2020.
Une application qui ne devrait pourtant commencer ses essais que la semaine prochaine selon les propos tenus hier matin par Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique sur BFM Business et dont la mise en œuvre n’interviendrait concrètement que le 2 juin prochain.
Dans cet intervalle, l’application doit faire l’objet d’un examen attentif de la part de la CNIL, qui a d’ores et déjà sourcillé dès la publication du premier cahier des charges en requérant la communication de l’identité de l’ensemble des parties prenantes au projet.
Des réserves qui s’inscrivaient dans le prolongement de celles émises concernant la technologie adoptée pour recueillir les éléments transmis par chaque utilisateur et qui impartissaient aux initiateurs du projet, l’utilisation du Bluetooth, jugé plus tendre avec nos données personnelles.
StopCovid : le « raté numérique du Gouvernement » ?
C’est du moins le terme qui a été employé hier matin par Hedwige Chevrillon sur BFM Business.
Car cette situationse révèle être actuellement dans une impasse au regard des textes en vigueur relatifs au recueil des données personnelles dans un premier temps, et se heurte, si l’axe souhaité du développement d’un système adapté par Bluetooth, au verrouillage limitatif de cette fonctionnalité sur l’ensemble des smartphones conçus et distribués par Apple.
En effet, la firme de Cuppertino estime que les données recueillies par ses appareils ne doivent en aucun cas faire l’objet d’un stockage sur un serveur externe ainsi que le préconise le Protocole Robert développée par l’INRIA en collaboration avec Orange.
Et chez Apple, on ne plaisante pas avec les données personnelles, quitte à se mettre les institutions à dos, sauf que cette situation se révèle être un sacré casse-tête pour l’équipe menée par l’INRIA, qui a ni plus ni moins diligenté Stéphane Richard, PDG d’Orange, pour tenter de lui faire entendre raison apprend-on dans le Figaro.
« La discussion technique est menée par Orange. Ce n’est pas conclu, mais les interlocuteurs chez Apple se montrent assez ouverts pour que cette architecture puisse être implantée sur iOS » précise d’ailleurs ce dernier.
C’est en quelque sorte le chien qui se mord la queue, mais il semblerait donc qu’Apple soit favorable à l’idée d’autoriser un accès exceptionnel permanent à sa technologie Bluetooth pour l’application qui sera développée et soumise aux tests, en fermant quelque peu les yeux sur certains de ses principes.
Apple qui a d’ores et déjà, avec Google, a une légère avance sur l’application conçue par l’équipe de l’INRIA, confrontée à des difficultés administratives bien plus complexes que l’élaboration de l’API en elle-même.