Le boycott de Huawei par l’administration Trump depuis le début de l’année était au cœur des discussions qui se sont tenues en marge du G20 il y a quelques jours de cela à Osaka (Japon).
Au-delà du caractère préoccupant des relations diplomatiques entretenues entre la Chine et les Etats-Unis, c’est une véritable tension économique qui s’est nouée depuis lors pour certaines entreprises utilisatrices de la technologie Huawei et il y avait véritablement lieu qu’une reprise de discussions puisse rapidement intervenir entre Donald Trump et Xi Jinping.
C’est désormais chose faite et le président US a annoncé il y a de cela quelques jours, qu’il autoriserait à nouveau les entreprises américaines à distribuer produits et services Huawei.
L’emploi du condition reste cependant de rigueur au regard des conditions d’obtention
Sauf que si la difficulté apparaissait diplomatiquement surmontée en surface, il n’en était pas de même d’un point de vue concret et les conditions d’utilisation de la Licence Androïd de Google ou de l’installation d’applications sur les appareils Huawei demeuraient toujours enveloppées d’un flou artistique.
La situation apparaît aujourd’hui plus ou moins assainie puisque le secrétariat américain au commerce vient d’annoncer par le canal de Wilbur Ross, la mise en place d’une sorte de permis autorisant les entreprises en faisant la demande, de collaborer avec la firme chinoise et d’utiliser ainsi sa technologie.
Une large distinction entre la théorie et la pratique ?
Sur le papier et dans la théorie cependant : la situation peut paraître simple, sauf qu’elle se révèle quelque peu factice à l’usage.
En effet, un processus de certification attestant de l’absence de danger à l’égard de la sécurité nationale et relatif à l’usage ou la vente des produits Huawei étant imposé.
Pour résumer : Huawei demeure toujours dans le collimateur de l’administration américaine et il est fort probable que la majorité des demandes feront l’objet d’un rejet après examen drastique.
Et Google alors dans tout cela ?
Le seul réel intérêt de l’octroi de ce sésame demeure dans le who’s who des entreprises qui parviendront à en obtenir la délivrance par Washington et notamment si Google en sera titulaire afin de continuer à fournir la licence Androïd à Huawei.
La mise en place de cette certification intervient deux jours après la publication dans le Financial Times d’un entretien accordé par Ren Zhenfei, fondateur de Huawei, qui tentait de rassurer l’ensemble des autorités du marché et infirmant une éventuelle collaboration avec le gouvernement chinois par ces lignes :
« Nous ne ferons jamais une chose pareille. Si je l’avais fait une seule fois, les États-Unis auraient des preuves à répandre dans le monde entier. Les 170 pays et régions dans lesquels nous opérons actuellement cesseraient d’acheter nos produits et notre entreprise s’effondrerait […] Après ça, qui paierait les dettes que nous avons ? Nos employés sont tous très compétents. Ils démissionneraient et créeraient leur propre entreprise, me laissant seul pour rembourser nos dettes. Je préférerais mourir ».