Mouvement d’ampleur annoncé dans la téléphonie aux États-Unis : T-Mobile, troisième opérateur mobile du pays, s’apprête à engloutir Sprint, le quatrième.
Le retour à trois opérateurs, longtemps présenté comme la solution ultime en France, aura bien lieu… outre-Atlantique. T-Mobile, filiale de Deutsche Telekom, a annoncé son rachat de Sprint, propriété du japonais Softbank. Un retournement de situation savoureux, aux airs de revanche, pour T-Mobile — qui aurait pu être racheté par Sprint en 2014 si les autorités concurrentielles ne s’y étaient pas opposées. À l’époque, Free (Iliad) était lui-même sur les rangs pour mettre la main sur T-Mobile, sans succès…
Finalement, la stratégie de T-Mobile se sera avérée payante sur toute la ligne : grâce à son agressivité commerciale et sa résistance aux tentatives de rachat, l’opérateur a conquis de la part de marché et s’est emparé de la place de 3è opérateur mobile américain, au détriment de Sprint qui se traîne, comme un boulet, une image d’opérateur ringard et dépassé.
Une opération qui reste soumise à l’approbation des régulateurs
Annoncé en grandes pompes, l’opération devrait permettre à Deutsche Telekom (maison-mère de T-Mobile) de récupérer 42% de Sprint, et 69% de ses droits de vote. Softbank resterait actionnaire minoritaire, à hauteur de 27%. John Legere, sémillant PDG rose bonbon de T-Mobile, dirigerait le nouvel ensemble. Une nouvelle qu’il s’est empressé de célébrer, à sa façon, sur son compte Twitter.
I’m excited to announce that @TMobile & @Sprint
have reached an agreement to come together to form a new company – a larger, stronger competitor that will be a force for positive change for all US consumers and businesses! Watch this & click through for details.— John Legere (@JohnLegere) April 29, 2018
Il convient toutefois de ne pas crier victoire trop vite. En 2014, les autorités concurrentielles avaient mis leur véto à la fusion entre Sprint et T-Mobile, pour éviter que le marché américain, déjà sclérosé, ne passe de quatre à trois opérateurs. Et il n’est pas dit que l’administration Trump soit plus clémente que celle de l’ère Obama. En d’autres termes, malgré les effets d’annonce, il conviendra d’attendre le feu vert des régulateurs avant de sauter aux conclusions…