Dans un communiqué, l’Autorité de la concurrence donne son feu vert à la prise de contrôle de Groupe News Participations (maison-mère de NextRadioTV : BFMTV, BFM Business, RMC…) par le groupe SFR.
À la suite d’un complexe jeu d’OPA, de fusions et de cessions d’actifs, SFR prend finalement le contrôle de NextRadioTV, dont il détenait déjà une part minoritaire (49%) depuis 2015. Depuis le début, les intentions de l’opérateur sont connues : sous l’impulsion de Patrick Drahi, le groupe avait négocié une option pour s’emparer de la totalité de NextRadioTV d’ici 2019.
Le feu vert de l’Autorité de la concurrence rend effective cette prise de pouvoir. Dans les faits, SFR Group prend le contrôle exclusif de Groupe News Participations, société elle-même issue d’une opération entre Alain Weill (fondateur de NextRadioTV) et Altice (maison-mère de SFR). Ce faisant, elle met également la main sur les actifs de GNP, notamment BFMTV, BFM Business, RMC Sport, RMC Découverte, et le groupe 01net.
Altice peut « animer la concurrence » sur la télévision payante
L’autorité concurrentielle a estimé que les risques concurrentiels liés à l’opération étaient limités. Sur un marché télévisuel gratuit et payant plutôt dominé par le groupe Canal+, Altice n’est encore qu’un nouveau venu, bien loin de tout risque monopolistique.
Bien au contraire, le groupe Altice pourrait bien « animer la concurrence » sur les marchés de la télévision payante. Avec l’acquisition de droits sportifs prestigieux via SFR Sport (dont la Ligue des Champions) et la création prochaine d’un bouquet spécialisé cinéma-séries, l’épopée médiatique de Patrick Drahi est perçue comme un contrepoids bienvenu face à la toute-puissance de Canal+.
Du côté de la télévision gratuite, l’Autorité s’est montrée particulièrement attentive : l’opération inclut en effet quelques gros noms de la TNT gratuite, dont BFMTV, RMC Découverte et Numéro 23. Finalement, elle n’a pas relevé de risque concurrentiel particulier, en raison notamment des « positions peu significatives » du groupe sur ce marché.
Enfin, la décision a également tenu compte de la position d’Altice sur le marché des fournisseurs d’accès à Internet. Là encore, sans relever de problème spécifique : « l’opération envisagée n’est pas de nature à créer ou renforcer la capacité et l’incitation du groupe Altice à évincer ses concurrents sur ces marchés », estime l’Autorité.