Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, a annoncé ce lundi vouloir réformer le principe de chronologie des médias, afin de raccourcir le délai séparant la sortie d’un film en salles et sa disponibilité sur les plateformes de VOD.
Afin de rendre la vidéo à la demande plus attractive, le ministère de la Culture consentirait-il enfin à toucher à la sacro-sainte chronologie, défendue par un grand nombre d’acteurs du secteur (notamment les distributeurs et exploitants de salles, qui craignent de voir leur fréquentation baisser) ? Il semblerait bien que oui.
BFM TV s’est procuré une première version du document qui servira de base aux négociations pour cette réforme. La disponibilité des films (après leur sortie initiale en salles) serait avancée de deux mois pour la télévision, tandis que la SVOD (vidéo à la demande par abonnement) bénéficierait d’un délai de 24 mois, contre 36 auparavant.
Le délai en VOD classique (achat à l’acte) serait également réduit d’un mois, mais uniquement pour les films n’ayant rencontré qu’un succès modeste au box-office (moins de 20 000 entrées sur les 4 premières semaines et moins de 1000 sur la 4è semaine). Cela représenterait tout de même pas moins de 40% des films sortant en salle chaque année.
En filigrane, ce dispositif serait également un moyen pour le gouvernement de forcer les acteurs étrangers (Netflix en tête) à contribuer au financement du cinéma français. Un “label CNC” sera décerné aux acteurs respectant les réglementations françaises (comprendre : qui s’implantent et payent leurs impôts en France) et qui participent activement au financement d’œuvres audiovisuelles françaises. Les acteurs ne se pliant pas à ces règles onéreuses pourraient se voir refuser, purement et simplement, le droit de bénéficier de cette nouvelle chronologie plus “souple”…
Source : BFM TV