Aujourd’hui, mardi 18 février 2014, Free célèbre officiellement ses 15 ans. Il aura suffi de ce laps de temps pour faire entrer la jeune société au rang des principaux acteurs des télécoms français, connue aussi bien pour avoir lancé la Freebox que pour avoir cassé les prix du marché mobile… Cette journée symbolique est l’occasion de revenir sur les 15 ans de Free, en 15 dates-clés, pour mieux comprendre son histoire.
18 février 1999 : la société Free est officiellement fondée par Xavier Niel, en tant que filiale du groupe Iliad.
À cette époque, Iliad (fondée en 1991 suite au rachat d’un éditeur de services de minitel rose, Fermic Multimedia) est principalement connue pour ses activités télématiques, telles le célèbre annuaire inversé 3617 ANNU.
26 avril 1999 : Free commercialise sa première offre RTC.
Il s’agit d’un des premiers fournisseurs d’accès à Internet en France à proposer un accès sans abonnement, sans publicité, ni communication surtaxée. L’accès est donc possible pour le tarif d’une communication locale. Initialement limitée à quelques régions, l’offre s’étend rapidement pour couvrir la France entière avant la fin de l’année 1999.
Dès le début, Free propose quelques services gratuits qui feront sa renommée, même des années après : comptes e-mails, pages personnelles (à partir de mai 1999), serveur NNTP (newsgroups)…
Avril 2001 : Free lance un forfait « Free Télécom » bas débit 50 heures pour 98 francs par mois.
Il adresse là un pied de nez à un des plus gros fournisseurs de l’époque, AOL, qui propose exactement le même forfait au même prix. Mais contrairement à AOL, Free se vante de proposer une offre sans engagement, et sans kit propriétaire (utilisable depuis n’importe quelle machine et système d’exploitation).
Anecdote amusante, à l’époque le forfait était présenté par Free comme une offre limitée : 30 heures plus 20 heures gratuites offertes pour les premiers abonnés des six premiers mois. Finalement le forfait est resté inchangé par la suite. Free réutilisera cette astuce de communication à plusieurs reprises 😉
18 septembre 2002 : Free lance sa première Freebox et son premier forfait ADSL.
Un accès illimité pour 29,99 €/mois, à 512 kbps (ce débit augmentera régulièrement et gratuitement au fil des années à venir, jusqu’à 28 Mbps en 2006), c’est du jamais vu face aux forfaits concurrents avoisinant les 45 €, « le haut débit au prix du bas débit », clame alors Free. Les zones dégroupées (petite couronne parisienne et grandes agglomérations) sont les premières à bénéficier de la Freebox, les autres abonnés se voyant proposer un modem USB traditionnel.
Le saviez-vous ? Les premières tentatives de Free dans le haut débit remontent à l’an 2000, avec la commercialisation d’offres qualifiées de test par Free et déconseillées au grand public. La fiabilité n’y était pas au rendez-vous. L’arrivée d’un véritable ADSL par Free était donc salutaire…
31 juillet 2003 : Free propose la téléphonie gratuite.
Les abonnés Free en zone dégroupée profitent désormais d’un numéro d’appel Freebox (en 08) et peuvent appeler gratuitement un autre numéro Freebox, mais aussi un numéro de ligne France Télécom ! Initialement, les appels vers FT étaient présentés comme une offre limitée ; à partir de 2004, une restriction de 10h par mois devait rentrer en application. Mais Free annoncera la gratuité définitive de ces appels début 2004…
La mise en place de ce service aura été compliquée par France Télécom, qui voyait d’un mauvais œil l’arrivée des numéros non-géographiques en 08. Finalement, c’est une décision de l’ART (ancien nom de l’ARCEP) qui contraindra FT à facturer ses numéros à ses propres abonnés au prix d’un simple appel local.
1er décembre 2003 : Free lance son bouquet Freebox TV.
Les abonnés éligibles en zone dégroupée profitent instantanément d’un bouquet de plus de 100 chaînes dont un grand nombre de chaînes gratuites. Le service est là encore proposé sans aucun surcoût, d’abord dans 7 agglomérations françaises puis rapidement étendu. Au rang des premières chaînes disponibles figurent la plupart des chaînes hertziennes nationales gratuites : France 2, France 3, France 5 et Arte… mais pas TF1 ni M6. Les deux chaînes resteront longtemps réfractaires à l’idée de venir sur le bouquet Freebox TV.
Le saviez-vous ? Le site Freenews naît le 1er décembre 2003, le même jour que le service Freebox TV, dans une version alors plus que rudimentaire 😉
12 février 2004 : Free lance la Freebox v3.
Arborant une nouvelle apparence, une télécommande plus agréable à utiliser et un afficheur 7 segments en façade, elle corrige la plupart des erreurs de jeunesse de la première version de Freebox. En termes de fonctionnalités, elle permet surtout de connecter plusieurs ordinateurs simultanément avec son mode routeur, et le WiFi (via l’achat d’une carte externe à insérer sur le côté de la box).
Elle est remplacée très rapidement par sa révision, la Freebox v4, la même année. Celle-ci apporte peu de changements, si ce n’est sa compatibilité avec la norme ADSL2+ qui sera lancée peu de temps après, ainsi que le passage à une norme WiFi supérieure (802.11g).
Juillet 2004 : Free permet de se passer totalement de l’abonnement France Télécom.
Fort justement baptisée « Total Freebox », cette offre permet de passer entièrement par Free et de se passer de l’abonnement téléphonique à l’opérateur historique. Une véritable petite révolution réglementaire, qui permet surtout de réaliser des économies chaque mois…
Free ajoutera en 2005 la portabilité du numéro, permettant de conserver son numéro géographique FT (redirigé vers le numéro Freebox), ainsi que la possibilité de s’inscrire directement à Total Freebox sans disposer au préalable d’un abonnement France Télécom (sur numéro inactif). En 2006 l’affranchissement de l’abonnement FT deviendra même possible pour les abonnés en zone non-dégroupée.
22 juin 2005 : Free lance le FreePlayer.
Après un jeu de piste organisé avec les internautes, Free lance un nouveau service permettant de regarder les vidéos stockées sur son PC directement sur l’écran de télévision. La technologie employée, reposant sur le lecteur libre VLC, est rudimentaire. Initialement, le lecteur ne permet que des films ajoutés à une liste de lecture via un petit utilitaire PC.
Rapidement, la communauté développera de nombreux mods rendant son utilisation bien plus intéressante : interfaces navigables à la télécommande, apparence personnalisable, bibliothèques multimédia, lecteur RSS, bande-annonces de cinéma, etc. sont accessibles grâce au Freeplayer. Une véritable télévision connectée avant l’heure…
1er décembre 2005 : Free lance la fonction multiposte pour Freebox TV.
Free permet l’accès aux chaînes de télévision de son bouquet directement sur ordinateur. Toutes les chaînes sont disponibles sous forme de flux vidéo dans une playlist à ouvrir dans un lecteur multimédia tel que VLC, dans la même qualité que celle affichée sur l’écran de télévision, y compris lorsqu’une chaîne est déjà regardée sur Freebox (à condition de disposer de suffisamment de débit). Et faut-il encore le préciser, tout ceci est gratuit…
Là encore, la communauté s’emparera de cette nouveauté en développant des logiciels permettant de regarder la télévision sur son PC de façon plus intuitive, comme par exemple l’excellent adslTV toujours très utilisé de nos jours.
19 avril 2006 : Free lance la Freebox HD.
Surprise : la nouvelle box de Free est scindée en deux ! Avec un boîtier chargé du réseau, proche de la v4, et un nouveau boîtier chargé de la partie TV, Free espère permettre au plus grand nombre de profiter de l’offre TV et multimédia, même lorsque le téléviseur n’est pas proche de la ligne téléphonique. La connexion entre les deux se fait (initialement) en WiFi MiMo, d’où leurs grandes antennes peu gracieuses…
Au rang des nouveautés, la v5 est compatible avec la télévision en Haute Définition, intègre un disque dur de 40 Go pour les enregistrements, et dispose d’un tuner TNT (ce qui rend TF1 et M6 enfin accessible aux Freenautes… en quelque sorte). Côté réseau, c’est (enfin) l’apparition d’un switch Ethernet pour connecter plusieurs ordinateurs directement.
Ère Freebox HD : la traversée du désert ?
L’histoire de Free n’est pas faite que de réussites. Et c’est probablement sur Freebox HD qu’on peut situer les plus gros échecs de la firme, en termes de nouveaux services. Le lancement des jeux vidéo sur Freebox HD, tardif, ne parvient pas à convaincre avec quelques titres médiocres réalisés en interne et des émulateurs de vieilles consoles (Master System, Game Boy…). L’ergonomie de la télécommande, pensée dès le départ comme une manette de jeux, s’avère en outre douteuse.
On pensera également au service TVperso, exploitant les ports d’entrée vidéo de la Freebox HD. Présentée comme une petite révolution (c’était à l’époque un des seuls moyens de diffuser de la vidéo en direct !), elle aura vu la naissance de quelques émissions intéressantes mais restera dans l’ensemble plombée par du contenu volé ou de piètre qualité, ainsi que par sa fermeture sur elle-même (impossible d’y accéder directement depuis le web).
Enfin, parlons des télésites. Cette fonction, censée reproduire le succès du FreePlayer auprès de la communauté de développeurs (en réutilisant le même principe de langage HTML Freebox) n’aura pas su accueillir de services réellement dignes d’intérêt, la faute à la présence de trop nombreuses contraintes…
C’est pendant cette ère que Free atteindra des taux de recrutements assez bas, face à la concurrence qui peut se targuer de proposer déjà des offres quadruple-play (Internet, télévision, téléphonie fixe et mobile). Il était temps de réagir…
14 décembre 2010 : Free lance la Freebox Révolution.
La Freebox v6 se veut être la révision la plus importante depuis la toute première Freebox ; nouvelle interface, nouveau design, fonctions multimédia incluses, lecteur Blu-ray, jeux vidéo 3D avec gamepad fourni, télécommande gyroscopique et appels vers les mobiles inclus… Alors en perte de vitesse sur le recrutement, Free met les bouchées doubles pour convaincre, avec succès.
Cette nouvelle offre signe le début d’une tendance « premium » chez Free, puisque la Freebox Révolution est accessible à 35,98 €/mois en zone dégroupée, cassant le prix unique de 29,99 € présent depuis 2002. Pour les abonnés que le prix plus élevé rebute, la Freebox v5 reste ainsi commercialisée en parallèle.
10 janvier 2012 : Free Mobile rend le mobile deux fois moins cher en France.
Faut-il encore les présenter ? Les deux offres mobiles de Free, présentées par Xavier Niel lui-même lors d’une conférence retransmise en direct sur Internet, viennent bouleverser le paysage de la téléphonie mobile française. 19,99 € pour une formule tout-illimitée avec 3 Go d’Internet, 2 € pour un forfait 1h et 60 SMS. Avec des réductions pour les abonnés Freebox. On ne peut pas faire plus simple.
Si les deux forfaits ont depuis évolué, avec l’amélioration du forfait à 2 € ou encore l’arrivée de la 4G sans surcoût, la base reste largement inchangée. Les deux types de forfaits mis en place par Free font encore, à l’heure actuelle, référence et la plupart des opérateurs s’en sont d’ailleurs inspiré.
27 juin 2013 : Free déploie FreeboxOS et Freebox Compagnon pour Freebox Révolution.
Alors que beaucoup considèrent l’opérateur en panne d’innovations depuis plusieurs années, Free déploie une toute nouvelle interface de gestion interne sur Freebox Server. Au programme, une apparence dynamique inspirée des meilleurs NAS, et des fonctionnalités plus destinées aux power users qu’à la mamie du Cantal : téléchargements drag’n’drop, gestion des téléchargements via newsgroups ou RSS, partage de fichiers sur le réseau en un clic, upload et consultation de fichiers multimédia à distance…
Son lancement s’accompagne de celui de l’application Freebox Compagnon pour smartphones, qui permet la gestion et la consultation de toutes ces fonctionnalités… le tout à distance sur réseau mobile, et avec une simplicité déconcertante.
Bien entendu, ces 15 dates représentent 15 points-clés que nous jugeons essentiels dans le développement de la société Free, telle que nous la connaissons aujourd’hui. Impossible de parler de tout ; il faudrait écrire un livre entier !
Des fidèles de la première heure aux nouveaux venus de Free Mobile, chacun a son avis sur l’histoire de Free. Il s’agit sans conteste de l’opérateur le plus observé, commenté, sur le web comme dans la presse : ses prises de position radicales, son franc-parler, ses déboires avec Google ou son blocage des pubs médiatique, ne laissent personne indifférent. Mais on ne peut qu’être admiratif devant le succès et la montée en galon de cet opérateur, qui s’est imposé comme une référence en France en seulement 15 ans.
Alors, pouvez-vous imaginer ce qu’il pourra accomplir ensuite ?
Rendez-vous dans 15 ans pour un nouveau bilan ! 😉