MKT Sociétal, qui opère en tant que sous-traitant de Free dans le domaine du télémarketing, est mise en cause dans le cadre d’un procès qui l’oppose à une détenue.
Selon Le Point, la société est mise en cause par une de ses anciennes employées, incarcérée pour avoir poignardé son compagnon. Celle-ci travaillait pour le compte de MKT Sociétal depuis le 6 septembre 2010, en tant que téléopératrice dont l’objectif était de « vendre des Freebox, de la fibre optique ». Pour cela, elle était payée entre 2,53 et 4,65 € par heure… jusqu’à ce qu’elle soit licenciée pour avoir passé un coup de fil personnel pendant son temps de travail. Le tout, sans avoir droit à la moindre indemnité, puisqu’elle ne disposait d’aucun contrat.
« Travailleur sans contrat, le détenu n’a droit à aucune indemnité en cas de chômage technique, d’arrêt maladie. (…) La majorité des activités qui lui sont proposées sont des tâches sous-payées », constate le Guide du prisonnier, réalisé par l’OIP (Observatoire international des prisons). Un statut de travailleur sans contrat bien particulier, que vient confirmer le Code de procédure pénale.
Les avocats de la plaignante font ainsi du cas de la détenue un procès mettant en lumière les conditions de travail des détenus en France. « Peu importe les motifs de leur incarcération (…) les prisonniers devraient avoir plus de droits sociaux », estiment-ils. Tandis que du côté de la défense, on souligne que « le détenu est volontaire et demande à avoir du travail. (…) Il est évident que la vie en prison est difficile, mais on ne peut pas dire [qu’un détenu est] obligé par état de nécessité de travailler. Il a un toit, qui vaut ce qu’il vaut, est nourri », résume l’avocat de la défense, Arnaud Clerc.
Source : Le Point